Les surprises de la présidentielle afghane

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L'élection présidentielle afghane, destinée à opérer le premier changement démocratique de gouvernement depuis le renversement du régime des talibans, s'est tenue le 5 avril. Ses résultats seront annoncés le 24 avril, mais les premiers jours du dépouillement de bulletins ont déjà donné lieu à plusieurs scoops. L'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, principal adversaire du président sortant Hamid Karzaï à la présidentielle de 2009, est en tête à Kaboul. Un autre candidat et protégé de Karzaï, Zalmaï Rassoul, a pris du retard sur les favoris et pourrait ne pas arriver au second tour. Un nombre record de plaintes montre que la lutte pour le pouvoir se poursuivra après l'élection, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

L'élection présidentielle afghane, destinée à opérer le premier changement démocratique de gouvernement depuis le renversement du régime des talibans, s'est tenue le 5 avril. Ses résultats seront annoncés le 24 avril, mais les premiers jours du dépouillement de bulletins ont déjà donné lieu à plusieurs scoops. L'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, principal adversaire du président sortant Hamid Karzaï à la présidentielle de 2009, est en tête à Kaboul. Un autre candidat et protégé de Karzaï, Zalmaï Rassoul, a pris du retard sur les favoris et pourrait ne pas arriver au second tour. Un nombre record de plaintes montre que la lutte pour le pouvoir se poursuivra après l'élection, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

L'élection présidentielle "historique" de samedi dernier en Afghanistan, qui a tiré un trait sur douze années du gouvernement Karzaï, s'est déroulée avec un taux de participation plutôt élevé (environ 60%) recevant les félicitations des observateurs aussi bien occidentaux que russes.

Mais le vote démocratique a été accompagné de graves lacunes dues aux problèmes de sécurité. Bien que la campagne de terreur et de violence lancée par les talibans n'ait pas réussi à saboter le vote dans l'ensemble, près de 14% des bureaux dans les provinces sud-est et sud du pays n'ont pas ouvert leurs portes.

Le dépouillement des votes a commencé lundi, lorsque des camions avec des urnes plastiques ont commencé à arriver à Kaboul depuis différentes régions du pays. Etant donné qu'une partie des bulletins est transportée depuis des régions difficiles d'accès avec une infrastructure peu développée, les résultats préliminaires ne devraient pas être annoncés avant le 24 avril. Cependant, les premiers résultats préliminaires dans la capitale afghane sont surprenants.

L'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, d'origine tadjike, qui s'était incliné face à Karzaï  à la présidentielle de 2009, est en tête avec une solide avance. Il est suivi de l'ex-ministre des Finances Ashraf Ghani, représentant de la majorité pachtoune. Le podium de Kaboul est refermé par un candidat qui, selon les estimations, devait être le favori de la course.

Il s'agit d'un autre pachtoune soutenu par le clan dirigeant de Karzaï – Zalmaï Rassoul, ex-ministre des Affaires étrangères.

Le score élevé d'Abdullah Abdullah à Kaboul, qui rassemble 20% de la base électorale du pays, témoigne de ses chances de victoire. L'homme s'était attiré un soutien significatif dans la capitale afghane pendant la présence militaire soviétique en Afghanistan, lorsqu'Abdullah était conseiller politique d'Ahmad Shah Massoud, leader de l'Alliance du nord d'opposition. Il ne peut pas compter sur un tel succès dans les provinces du sud majoritairement pachtounes, mais il pourrait tout à fait obtenir une partie des voix de l'électorat pachtoune (Abdullah Abdullah est à moitié pachtoune).

Si tous les candidats recueillent moins de 50% des voix, le vainqueur de la course présidentielle serait déterminé au second tour, qui pourrait avoir lieu fin mai. D'après les experts, le rival le plus probable d'Abdullah Abdullah ne serait pas Zalmaï Rassoul dans ce cas, mais Ashraf Ghani – le candidat le plus instruit et pro-occidental soutenu par les jeunes. Contrairement à la volonté des anciens, une partie des jeunes pachtounes pourraient soutenir Ghani, qui présente le programme de réformes économiques le plus travaillé et détaillé.

Toutefois, compte tenu de l'hétérogénéité de l'électorat afghan, l'intrigue de la course demeurera jusqu'au dernier jour. Dans une situation où le résultat pourrait être complètement inattendu, les QG de campagne des trois favoris ont déjà dénoncé de nombreuses infractions pendant l'élection. Un nombre record de plaintes – plus de 3.000 – montre que la lutte pour le pouvoir pourrait se poursuivre après l'élection.

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