L'UE veut détruire la Serbie en la forçant à adopter des sanctions antirusses (expert)

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Bruxelles pense que l'adhésion de la Serbie à l'UE signifie qu'elle doit aussi se rallier à la guerre de sanctions contre la Russie. L'experte des Balkans Anna Filimonova pense que l'UE continuera d'avancer de telles conditions pour détruire la Serbie en tant qu’État.

Bruxelles pense que l'adhésion de la Serbie à l'UE signifie qu'elle doit aussi se rallier à la guerre de sanctions contre la Russie. L'experte des Balkans Anna Filimonova pense que l'UE continuera d'avancer de telles conditions pour détruire la Serbie en tant qu’État.

Le commissaire européen à la politique de voisinage et l'expansion, Johannes Han, a déclaré en se rendant à Belgrade que la Serbie devait adopter des sanctions contre la Russie si elle souhaitait adhérer à l'UE. Cependant, à la sortie de son entretien avec le commissaire, le premier ministre serbe Alexandre Vucic a affirmé que son pays n'en avait pas l'intention. Il a ajouté que la Serbie menait une politique dans l'intérêt de ses citoyens, que l'adhésion à l'UE reste l'objectif stratégique de la Serbie, mais que cela ne passerait pas par une politique de sanctions vis-à-vis de la Russie.

"L'Europe, qui n'est pas autonome dans sa politique étrangère – sa soumission à toutes les exigences de Washington est parfaitement flagrante – continue de faire pression sur la Serbie sur tous les fronts, la poussant à faire des concessions. La plus importante est pratiquement atteinte: l'indépendance du Kosovo, qui est pour l'Europe la condition prioritaire à l'adhésion de la Serbie. Mais cela semble ne plus suffire et une nouvelle condition prioritaire a été inventée – que la Serbie adopte des sanctions contre la Russie, comme l'Europe. Mais en réalité, Belgrade ne doit rien à personne", analyse Anna Filimonova, experte du Centre d'étude de la crise des Balkans contemporains à l'Institut d'études slaves affilié à l'Académie des sciences de Russie.

Elle estime, par ailleurs, que l'Europe prend plus à la Serbie qu'elle ne lui apporte.

"On se demande ce que l'Europe lui donne. Le processus semble inversé: on ne fait que prendre à la Serbie des territoires, des ressources, des entreprises et on lui dit de commettre des actes qui détruisent son intégrité territoriale, sa souveraineté, et sapent l'indépendance de la Serbie en tant qu’État", souligne l'experte. Selon cette dernière, Belgrade ne rejoindra pas l'UE avant dix ans.

"Federica Mogherini (chef de la diplomatie de l'UE) a déclaré qu'aucun pays n'adhérerait à l'UE durant son mandat. Et la Serbie fait l'objet d'une restriction d'au moins dix ans, elle n'adhérera donc pas à l'UE avant dix ans. Combien de conditions devra-t-elle encore remplir?", s'interroge l'expert.

Elle estime que l'Europe continuera à dicter ses conditions à la Serbie tant que cette dernière ne cessera pas d'exister en tant qu’État.

"Le Kosovo, les sanctions contre la Russie… Et récemment Amnesty International a annoncé que la Serbie devait littéralement reconnaître sa culpabilité et engager des poursuites contre tous ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre, participé aux opérations en Croatie, en Bosnie, au Kosovo, ceux qui ont soutenu Milosevic. C'est la troisième condition prioritaire.

Et l'UE en avancera visiblement d'autres à l'infini, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de ce pays", conclut Anna Filimonova.

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