La Géorgie au seuil d'une révolution (femme politique)

© RIA Novosti . Alexandr Imedashvili / Accéder à la base multimédiaNino Bourdjanadze
Nino Bourdjanadze - Sputnik Afrique
S'abonner
La Géorgie connaît une vague de démissions retentissantes. La politicienne géorgienne Nino Bourdjanadze pense que le pays est au seuil d'une nouvelle révolution orchestrée par les partisans de l'ex-président Mikhaïl Saakachvili. Selon elle, il est peu probable que la Géorgie y survive.

La Géorgie connaît une vague de démissions retentissantes. La politicienne géorgienne Nino Bourdjanadze pense que le pays est au seuil d'une nouvelle révolution orchestrée par les partisans de l'ex-président Mikhaïl Saakachvili. Selon elle, il est peu probable que la Géorgie y survive.

Le 5 novembre, le premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a démis le ministre de la Défense Irakli Alassania de ses fonctions, qui avait déclaré que son ministère était victime d'une "attaque ciblée" et que la politique étrangère du pays, notamment son adhésion à l'UE et à l'Otan, était en péril. S'en sont suivis les renvois de la ministre des Affaires étrangères Maïa Panjikidze et du ministre d’État pour l'Intégration européenne et euro-atlantique Alexi Petriachvili. Le 6 novembre, l'ambassadeur géorgien à l'Otan Levan Dolidze a annoncé sa démission, motivant sa décision par la crise politique dans le pays. Les médias géorgiens rapportent que plus de dix ambassadeurs géorgiens à l'étranger auraient l'intention de quitter leur poste.

"La Géorgie connaît une crise politique très grave. Et ce n'est pas surprenant car Saakachvili a mis en place un régime parlementaire auquel notre pays n'était absolument pas préparé. Le Rêve géorgien a perdu aujourd'hui sa majorité au parlement et sans le Mouvement national de Saakachvili ses représentants ne peuvent prendre aucune décision", a déclaré Nino Bourdjanadze, leader du Mouvement démocrate – Géorgie unie d'opposition, à Rossiya Segodnya.

Selon elle, le parti de l'ex-président Mikhaïl Saakachvili (Mouvement national uni) cherchera à revenir au pouvoir avec des slogans antirusses.

"Monsieur Alassania, chef de file des sentiments proaméricains, a décidé d'utiliser les méthodes de Saakachvili: prendre un drapeau antirusse et prooccidental, parce que ce dernier aide considérablement ces derniers temps pour arriver au pouvoir en Géorgie, puis y rester pendant longtemps en effrayant la population et en utilisant la Russie comme épouvantail. Je pense que le Mouvement national profitera de cette crise pour revenir au pouvoir. Et il ne lésinera pas sur les moyens", analyse Nino Bourdjanadze.

Malgré sa défaite aux dernières élections le parti de Saakachvili est une sérieuse menace pour le gouvernement géorgien actuel.

"En dépit de sa défaite aux élections et grâce à l'inaction du Rêve géorgien, le parti de Saakachvili est, en réalité, resté au pouvoir à de nombreux niveaux. Ce parti dispose d'importants fonds, aussi bien officiels que "noirs". Il dispose de sérieux représentants aux postes influents qui ne sont pas inquiétés pour les crimes qu'ils ont commis. Ce parti possède sa propre télévision et un immense soutien de l'Occident. C'est pourquoi il est très dangereux", souligne la politicienne.

Nino Bourdjanadze n'écarte pas le fait que le Mouvement national et Saakachvili puissent tenter d'organiser en Géorgie une nouvelle révolution selon le scénario du Maïdan ukrainien.

"Le fait que le Mouvement national ose réunir le 15 novembre la population sous prétexte de lutte contre l'annexion russe est cynique. Si on avait enquêté sur les événements d'août 2008, ils n'oseraient pas soulever ce thème. Mais malheureusement le Rêve géorgien ne l'a pas fait. Tout en sachant que le terme "Maïdan" a déjà été entendu dans divers sous-entendus formulés par le Mouvement national et Saakachvili. Par exemple, ils ont ouvertement déclaré que Bidzina Ivanichvili marchait sur les pas de Viktor Ianoukovitch. Ils doivent écrire un scénario où la Géorgie pro-occidentale lutterait contre Ivanichvili et Bourdjanadze, qui voudraient presque que la Géorgie adhère à la Russie. Et organiser une révolution sous ce drapeau", explique Nino Bourdjanadze.

Et cette révolution, est-elle persuadée, pourrait être le début de la fin de la structure étatique en Géorgie, à l'instar du Maïdan en Ukraine.

"Le pays ne survivra pas à un nouveau bouleversement. Nous voyons ce qui s'est produit en Ukraine, qui n'existe plus en tant que telle et ne pourra pas revenir en arrière, malheureusement. Tout ça grâce aux politiciens qui ont pris à deux mains le drapeau pro-occidental, comme Saakachvili. Je voudrais savoir ce que l'Ukraine a obtenu dans tout ça, en mettant de côté son accord avec l'UE, et de l'autre ce que l'Ukraine a perdu, sans parler des milliers de vies humaines. Comment les hommes politiques ukrainiens peuvent-ils le justifier? Il faut absolument éviter que la Géorgie connaisse le même sort. Parce que ce serait le début de la fin de la structure étatique géorgienne", conclut Nino Bourdjanadze.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала