Ottawa en état de guerre (PAPIER D'ANGLE)

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Cette semaine le Canada a ressenti le souffle de la guerre contre l'islam radical. Lundi un islamiste a fauché avec sa voiture deux soldats à Saint-Jean-sur-Richelieu en tuant l'un d'entre eux. Mercredi un terroriste a tiré sur un garde devant le Monument aux morts à Ottawa et a ensuite a ouvert le feu dans le bâtiment du parlement avant d'être abattu.

Cette semaine le Canada a ressenti le souffle de la guerre contre l'islam radical. Lundi un islamiste a fauché avec sa voiture deux soldats à Saint-Jean-sur-Richelieu en tuant l'un d'entre eux. Mercredi un terroriste a tiré sur un garde devant le Monument aux morts à Ottawa et a ensuite a ouvert le feu dans le bâtiment du parlement avant d'être abattu.

De toute son histoire, le pays de la feuille d'érable n'avait rien connu de semblable.Des détails choquants ont sorti le Canada de sa stupeur.  Les radicaux, le premier et le second, étaient des Canadiens de souche. Aussi bien Michael Zehaf-Bibeau de 32 ans qui a tiré à Ottawa, que son compatriote de 25 ans Martin Couture-Rouleau sont nés, ont étudié et travaillé au Canada.

Les deux se sont convertis à l'islam en 2013 et depuis ils ont tenté de partir pour l'Irak ou la Syrie en vue de soutenir leurs frères de l'Etat islamique. Ils se connaissaient et visitaient leurs sites internet réciproques et d'autres sites islamistes radicaux. Les deux étaient surveillés par le renseignement national en tant qu'éléments radicaux et on a refusé de leur délivrer des passeports pour le Proche-Orient. Selon la police, le Canada compte actuellement 90 autres personnes du même genre tandis qu'environ 400 musulmans canadiens combattent dans les rangs de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.

Toutes les circonstances de la tragédie d'Ottawa restent encore à éclaircir. Mais comment le terroriste est-il parvenu à abattre d'abord une sentinelle, puis à s'emparer d'une voiture pour gagner l'entrée du parlement, s'introduire dans un bâtiment protégé et y ouvrir le feu ? Le premier ministre du Canada Stephen Harper a promis d'établir les faits:" Au cours des prochains jours nous en apprendrons plus sur le terroriste et ses complicités. Mais les événements de cette semaine rappellent tristement que le Canada n'est pas à l'abri desattaques terroristes que nous avons vues ailleurs dans le monde".

En mai 2013 la Grande-Bretagne a vécu un drame semblable alors que deux islamistes britanniques d'origine nigériane ont massacré à coups de machette à Londres le jeune soldat Lee Rigby. La Grande-Bretagne a alors autorisé la révision du statut de nombreuses organisations caritatives et sociales islamiques.

De nombreux journaux posent déjà des questions judicieuses : la tolérance politique canadienne n'est-elle pas une cible trop vulnérable. N'offre-t-elle pas trop de possibilités d'infiltration des idées extrémistes ? Est-il utile de lutter contre le terrorisme séparément, en ne mobilisant que le monde anglo-saxon ou faut-il s'allier avec d'autres pays ? Peut-être avec la Russie, voire la Syrie ?

"L'abandon des principes universels de lutte contre le terrorisme, l'invention des méthodes d'opposition particulières, en contournant le Conseil de sécurité de l'ONU, conduit hélas à des résultats plausibles, c'est à quoi la Russie a déjà plus d'une fois attiré l'attention sur le problème", a déclaré à Moscou le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov quelques heures seulement avant la tragédie d'Ottawa.

"A présent en Syrie nous sommes dans la situation où, ayant applaudi le renversement du président Bachar al-Assad, l'Occident ferme les yeux, depuis près de 4 ans, sur le renforcement des positions des extrémistes dans ce pays. Il contribue ainsi à un rapide accroissement de la menace émanant des terroristes, plus particulièrement de l'organisation Etat islamique, qui s'est déjà emparé de territoires importants en Irak et en Syrie et y a instauré la charia".

Après la tragédie du Canada l'Occident doit comprendre qu'il est allé trop loin dans sa passion de donner les leçons aux autres : comment vivre, comment assurer sa sécurité, comment choisir ses ennemis et ses amis, ayant d'oublier de sécuriser sa propre maison, estime le général à la retraite du Service du renseignement extérieur (SRV) Léonide Rechetnikov.

Dans le monde ouvert contemporain il est impossible d'éradiquer définitivement le terrorisme, est convaincu le professeur de l'Université Lomonossov de Moscou Alekseï Fenenko. Seuls les efforts conjoints sont en mesure de diminuer la menace. Il rappelle que la première chose à faire dans cette situation est de couper les sources de financement  du terrorisme international:

" Le terrorisme moderne est un phénomène transnational. Il accumule des forces financières dans le secteur bancaire. Le financement du terrorisme moderne provient des flux bancaires transnationaux. C'est le capital pétrolier des pays du Golfe reçu de cinquième, sixième ou septième main. Le terrorisme opère parfaitement sur le territoire des pays occidentaux, notamment sur le territoire du Commenwealth, comme nous le voyons à l'exemple du Canada ".

De nombreux experts russes signalent que les derniers événements tragiques au Canada mettent en évidence l'absurdité des déclarations du président américain Barack Obama d'après lesquelles le virus Ebola et la Russie constituent la principale menace à la sécurité mondiales, devant les terroristes de l'Etat islamique.

La Voix de la Russie

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