Deux eurodéputés grecs appellent l'UE à ne pas intégrer l'Ukraine (médias)

© Flickr / GUE/NGLSofia Sakorafa, députée grecque au Parlement européen
Sofia Sakorafa, députée grecque au Parlement européen - Sputnik Afrique
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Sofia Sakorafa et Notis Marias, députés grecs au Parlement européen, appellent les parlements nationaux des Etats membres de l'UE à bien réfléchir avant de ratifier l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine.

Sofia Sakorafa et Notis Marias, députés grecs au Parlement européen, appellent les parlements nationaux des Etats membres de l'UE à bien réfléchir avant de ratifier l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine.

Les députés représentent les deux extrêmes du spectre politique grec.

Les déclarations de Sofia Sakorafa, qui reflètent l'opinion du groupe de députés du principal parti d'opposition en Grèce – la coalition de la gauche radicale Syriza – et celles de Notis Marias, député européen du parti nationaliste de droite Grecs indépendants et vice-président de la fraction antifédéraliste du Parlement européen, sont publiées mercredi dans la revue Courrier d'Athènes.

La ratification de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine et la politique infructueuse de sanctions contre la Russie soulève de plus en plus de protestations de la part des forces politiques et sociales européennes. La majorité des députés grecs (12 sur 21) ont voté contre le soutien inconditionnel au gouvernement de Kiev actuel et contre l'adoption de sanctions antirusses irréfléchies qui nuisent à l'économie européenne et éloignent l'Europe de la Russie comme pendant la Guerre froide, souligne la revue.

Suspendre le processus de ratification

"Le Parlement européen n'a pas évalué les conséquences politiques, économiques et sociales de l'association UE-Ukraine et a voté de manière mécanique, tout simplement", écrit la députée européenne Sofia Sakorafa.

"Nous appelons les parlements nationaux des Etats membres de l'Union européenne à étudier attentivement les conséquences de cet accord avant de le ratifier. Nous suggérons de suspendre le processus de ratification auprès des parlements européen et ukrainien, et d'élaborer une nouvelle feuille de route, transparente pour les citoyens de l'UE comme de l'Ukraine, contenant des projets réels pour renforcer les liens économiques entre l'UE, l'Ukraine et la Fédération de Russie", annonce son communiqué.

Pour Sofia Sakorafa, il est très étrange de constater que le parlement ukrainien sortant a eu l'audace de s'engager dans des décisions cruciales sans un examen détaillé, et dont la mise en œuvre dépendra du parlement suivant.

"L'évolution actuelle des événements en Ukraine, avec la participation de néonazis et le renforcement du Secteur droit, est une violation flagrante des engagements de l'Ukraine qui découlent de l'accord d'association et d'autres accords internationaux qu'elle a signés", estime la députée.

"Enfin, nous considérons la Russie comme un partenaire stratégique aussi bien de l'UE que de ses membres. De ce fait, nous exigeons la reprise immédiate du dialogue politique afin de lever les divergences accumulées. Nous appelons les dirigeants de l'UE à mettre un terme à la politique de sanctions contre la Russie", écrit la députée européenne de Syriza.

L'UE jette de l'huile sur le feu

Pour sa part, Notis Marias écrit que "la situation explosive en Ukraine pourrait causer une instabilité bien plus importante dans toute la région, avec des conséquences imprévisibles. L'Union européenne a adopté une position franchement agressive qui ne fait qu'exacerber une situation déjà tendue".

Ce dernier reproche au gouvernement grec de ne pas avoir "son propre avis" et de "se cacher mollement et de manière apathique derrière les prétendus engagements des pays membres de l'UE de suivre les décisions de la bureaucratie de Bruxelles", bien que le traité de Lisbonne donne à chaque Etat la responsabilité de sa politique étrangère.

"La décision du Parlement européen du 16 septembre 2014 de ratifier l'accord d'association UE-Ukraine ne fait que jeter de l'huile sur le feu de la crise ukrainienne alors que des négociations ont démarré à l'initiative du président Poutine avec l'UE, l'Ukraine et d'autres forces impliquées dans le conflit", estime le député européen.

"L'Union européenne doit changer de ligne et contribuer au maximum à une solution politique au conflit", déclare le vice-président de la fraction antifédéraliste.

Les autorités de Kiev ont lancé en avril une opération militaire dans l'est de l'Ukraine contre les habitants du Donbass protestant contre le coup d'Etat de février. Selon l'Onu, au 3 octobre plus de 3 600 civils avaient été tués et presque 8 500 blessés depuis le début du conflit.

Les belligérants ont convenu d'une trêve avec la médiation de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La trêve est globalement respectée mais les parties s'accusent mutuellement de l'enfreindre.

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