Recep Tayyip Erdogan a remporté la première élection directe du chef de l'Etat dans l'histoire de la Turquie, ce qui peut conférer une impulsion au développement des relations entre Moscou et Ankara, a estimé jeudi sur les ondes de la radio La Voix de la Russie l'experte russe Natalia Oultchenko.
"La conjoncture actuelle est plutôt favorable pour le président nouvellement élu. La campagne électorale de M.Erdogan reposait en grande partie sur les états d'esprit antiaméricains, ce qui l'a distancé dans une certaine mesure des Etats-Unis et a même contrarié l'Europe, surtout dans le contexte des atermoiements infinis dans le processus de préparation de la Turquie à l'adhésion à l'Union européenne à titre de membre à part entière. Tout cela a permis à Ankara de se positionner favorablement face à la Russie et a contribué à la promotion des relations russo-turques", a estimé Mme Oultchenko, chargée de cours à l'Institut des pays d'Asie et d'Afrique (ISAA) de l'Université de Moscou.
Des siècles durant, la Russie et la Turquie ont rivalisé. De nos jours, les relations entre Moscou et Ankara reposent plus sur la coopération que sur la concurrence. La Russie approvisionne la Turquie en gaz et en touristes, la Turquie est disposée à livrer ses marchandises et produits alimentaires sur le marché russe. En perspective, la mise en place d'une zone de libre-échange entre la Turquie et l'Union douanière (Russie, Biélorussie, Kazakhstan) n'est pas à exclure. Du moins, toutes les parties le souhaitent.
Le 10 août dernier, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a remporté la présidentielle dès le premier tour, en récoltant 52% des suffrages exprimés.
