Irak: la politique américaine renforce les mouvements extrémistes (politologue US)

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Les Etats-Unis ont commencé à bombarder, en août, les positions de l'Etat islamique en Irak. Leur objectif annoncé? Protéger les Kurdes yézidis réfugiés sur le mont Sinjar contre un génocide perpétré par des combattants sunnites.

"La politique américaine en Irak renforce les mouvements extrémistes et affaiblit les gouvernements traditionnels au Moyen-Orient", a déclaré mardi à RIA Novosti le politologue et journaliste américain Martin Sieff.

Les Etats-Unis ont commencé à bombarder, en août, les positions de l'Etat islamique en Irak. Leur objectif annoncé? Protéger les Kurdes yézidis réfugiés sur le mont Sinjar contre un génocide perpétré par des combattants sunnites, protéger la ville d'Erbil et le consulat local des USA. Lundi, le nombre de frappes aériennes américaines contre les positions des combattants en Irak a atteint 68 raids.

Fin 2010, une vague de manifestations a frappé le Moyen-Orient. Des révolutions ont éclaté en Tunisie et en Egypte, une guerre civile en Libye a entraîné le renversement de Mouammar Kadhafi, des révoltes civiles ont eu lieu au Bahreïn, en Syrie et au Yémen, des manifestations de masse en Algérie, en Irak, en Jordanie, au Maroc et à Oman. Les USA ont activement salué cette succession de révolutions dans le monde arabe.

"Bien que le président américain Barack Obama ait clairement annoncé que les USA ne pouvaient jouer qu'un rôle limité en Irak le fait est que par inadvertance, les Etats-Unis ont renforcé les mouvements extrémistes jihadistes à travers le Moyen-Orient et affaibli systématiquement, ces dernières années, les gouvernements traditionnels dans la région", pense Martin Sieff.

Selon l'expert, les succès des fondamentalistes islamiques et l'effondrement du gouvernement de l'ancien premier ministre irakien Nouri al-Maliki, dont la politique était désapprouvée par les sunnites irakiens, "ont mis en évidence l'incapacité du peuple américain à former la ligne politique de l'Irak ces onze dernières années".

"La démocratie ne peut pas être imposée de l'extérieur, il faut la laisser évoluer d'elle-même au sein de la société", estime Martin Sieff.

D'après lui, aujourd'hui Al-Qaïda, l'Etat islamique et d'autres mouvements extrémistes profitent de la situation, et les frappes aériennes ne suffiront pas à régler ce problème. Comme le souligne l'expert, les Etats-Unis devraient travailler plus étroitement avec la Russie et les gouvernements arabes responsables pour rétablir la stabilité et l'ordre dans la région.

Début juin, suite à l'activation de l'Etat islamique – ex-Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) - la menace à la sécurité s'est accrue en Irak. Les combattants de l'Etat islamique qui combattaient jusqu'à présent en Syrie ont lancé une offensive contre les régions nord et ouest de l'Irak. Ils ont été rejoints par les sunnites, les militaires de l'armée de Saddam Hussein et des groupes terroristes mineurs. Fin juin, l'Etat islamique a annoncé la création d'un califat islamique sur les territoires contrôlés en Irak et en Syrie.

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