Les querelles des USA avec la Russie mettent en danger la stabilité mondiale (The Atlantic)

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Un journaliste du magazine américain The Atlantic suggère à Barack Obama et John Kerry de cesser leurs discours dénigrants vis-à-vis de Moscou et de ne plus afficher leur volonté de "faire payer la Russie".

Les querelles des Etats-Unis avec la Russie et leur réticence à dialoguer mettent en danger la stabilité mondiale, écrit l'expert de la Russie Jeffrey Tayler dans le magazine américain The Atlantic.

Selon le journaliste, Richard Nixon avait déjà compris dans les années 1970 ce qu'Obama refuse de voir aujourd'hui: la Russie est trop grande, c'est un pays riche en ressources et disposant de réserves conséquentes d'armement nucléaire, un pays technologiquement trop développé pour l'ignorer ou l'isoler, comme le veut Obama. "Si la Russie et les USA se disputent, le monde entier est en danger", estime Jeffrey Tayler.

Ce dernier se réfère au projet de loi proposé par le sénateur républicain Bob Corker en mai, intitulé Acte de prévention de l'agression russe 2014 (Russian Aggression Prevention Act of 2014). Selon l'expert, c'est un projet de loi absolument insensé, qui en cas d'adoption anéantirait "tout ce qui reste des relations entre la Russie et les USA".

Entre autres, cette loi impliquerait le déploiement permanent de forces de l'Otan - à l'encontre de l'Acte fondateur de 1997 - en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie, ainsi que le "renforcement (le texte n'indique pas comment) des activités pour le déploiement conjoint Europe-Otan des moyens de défense antimissile", écrit Tayler, soulignant que la préoccupation de la Russie concernant l'expansion de l'Otan est justifiée.

Le journaliste estime que Vladimir Poutine n'acceptera jamais l'ultimatum imposé par Corker, et pense que les sanctions adoptées contre la Russie à l'heure actuelle ne contribuent qu'à une hausse de la popularité du président russe.

"Le document de Corker met en évidence un égarement sérieux et incompréhensible
(au vu des événements actuels) concernant l'établissement des relations avec la Russie", écrit l'expert.

Selon lui, Washington ne fait qu'exacerber la situation de crise en Ukraine en renonçant à l'unique option acceptable – un dialogue sérieux avec Moscou. D'après Tayler, pour normaliser les relations avec la Russie les USA ne doivent pas inviter l'Ukraine dans l'Otan, pour qu'elle conserve son statut neutre. "En fin de compte, l'Otan a été créée avec un seul objectif: s'opposer à la puissance militaire soviétique", rappelle le journaliste.

Si Barack Obama refusait de dialoguer avec Moscou, il devrait expliquer comment les USA et l'Europe se passeraient pendant une longue période des relations de travail avec la Russie, un partenaire crucial dans le règlement des conflits en Iran et en Syrie, écrit Jeffrey Tayler.

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