La chancelière allemande Angela Merkel envisage de poursuivre le dialogue avec le président russe Vladimir Poutine en vue de régler la crise en Ukraine, et ce malgré les sanctions décrétées contre Moscou.
"Je me suis toujours prononcée pour une coopération constructive avec la Russie et je suis prête à le faire à l'avenir également. C'est la raison pour laquelle je cherche à faire en sorte que malgré les sanctions, le fil des négociations avec le président russe ne soit pas rompu", a déclaré Mme Merkel dans une interview au quotidien Sächsische Zeitung publiée mercredi.
La chancelière a dans le même temps dénoncé la politique de la Russie à l'égard de l'Ukraine.
"Le respect de l'intégrité territoriale des Etats et l'impossibilité de modifier unilatéralement les frontières nationales constituent la principale entente en Europe", a affirmé Mme Merkel, soulignant que le rattachement de la Crimée à la Russie était une violation de ce principe.
L'Allemagne considère les actions de la Russie sur la péninsule comme un acte d'annexion, a rappelé la chancelière.
"Dans cette région, il n'y a pas eu de référendum approuvé par le gouvernement, comme par exemple en Ecosse, des injustices n'y ont pas été commises pendant de nombreuses années et il n'y a pas eu de nombreuses résolutions de l'Onu comme au Kosovo. C'est pourquoi aucune organisation internationale n'a reconnu le comportement de la Russie en Crimée", a déclaré la chef du gouvernement allemand.
Selon elle, quand une telle "annexion" devient un instrument politique, la paix - maintenue en Europe depuis de nombreuses années - se trouve menacée.
"Voici pourquoi nous n'acceptons pas cette démarche russe", a conclu la chancelière fédérale.
