Sanctions contre la Russie: les USA renforcent leur pression sur l’UE (expert)

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Les très bonnes relations entre la Russie et l’Europe changent brusquement aujourd’hui suite à la crise ukrainienne et la pression américaine sur les pays de l’UE. Washington veut en effet forcer ces derniers à se joindre aux sanctions économiques contre la Russie, estime le général à la retraite Leonid Rechetnikov, directeur de l’Institut russe des recherches stratégiques.

Les très bonnes relations entre la Russie et l’Europe changent brusquement aujourd’hui suite à la crise ukrainienne et la pression américaine sur les pays de l’UE. Washington veut en effet forcer ces derniers à se joindre aux sanctions économiques contre la Russie, estime le général à la retraite Leonid Rechetnikov, directeur de l’Institut russe des recherches stratégiques.

"Les sanctions économiques des Etats-Unis ne sont pas efficaces contre la Russie car les relations économiques entre Moscou et Washington ne sont pas si importantes que ça. Sur le plan financier, oui, mais pas en matière économique. Au contraire, les liens commerciaux sont particulièrement développés entre l’Europe et la Russie: d’où la pression décuplée des USA sur les pays européens. Même si les politiciens et les entrepreneurs allemands ne cèdent pas à cette pression, ils agissent tout de même plus prudemment", a déclaré Leonid Rechetnikov lors d’une table ronde à Belgrade.

Selon les prévisions de l’expert, les relations de la Russie et des Etats-Unis avec l’Europe occidentale seront très complexes ces deux-trois prochaines années : "Une période très difficile nous attend, que certains appellent "nouvelle guerre froide", et d’autres longs litiges.
Les autorités russes sont également conscientes de cette situation ».

Le directeur de l’Institut russe des recherches stratégiques pense donc qu’il est nécessaire d’intensifier la coopération avec les pays d’Asie, notamment réanimer les accords avec l’Iran suspendus à la demande ou sous la pression des Américains, travailler activement avec l’Iran, l’Inde, la Chine, la Malaisie et le Pakistan, qui proposent des idées et des projets très intéressants.

Les problèmes de l’Ukraine

Leonid Rechetnikov pense que les manifestations pour la fédéralisation de l’Ukraine vont se poursuivre et que la crise politique dans le sud-est de l’Ukraine – à Kharkov, Odessa et Zaporojie – va continuer d’évoluer. Selon lui, le centre et l’ouest de l’Ukraine pourraient être frappés par une grave crise économique car personne ne peut aider le pays financièrement dans les circonstances actuelles.

"L’Ukraine a besoin d’au moins 150 milliards de dollars pour sauver le pays du défaut et de la crise. L’association de l’Ukraine avec l’Union européenne, son adhésion au système économique occidental risque d’anéantir l’industrie ukrainienne. Après tout, c’est un pays industriellement développé et même sans les régions de Donetsk et Lougansk il existe de grandes entreprises chimiques et des centres métallurgiques à Kharkov, Zaporojie, Dniepropetrovsk, Odessa et Nikolaev. Il est évident que l’Europe n’a pas besoin de cette industrie", a souligné l’expert.

D’après ses estimations, les produits fabriqués dans ces régions, qui auparavant intéressaient la Russie, resteraient sans demande en cas d’association avec l’UE car ils sont fabriqués en Europe avec une qualité différente.

"L’usine d’hélicoptères ou l’usine de moteurs de Zaporojie ne sont utiles qu’à la Russie, qui utilise ces moteurs depuis longtemps. L’Occident n’en a pas besoin et un rapprochement se traduirait donc par la fermeture de l’usine, avec 14 000 chômeurs à la clé. Les mines de charbon de Donbass sont dans une situation difficile. Leur abandon contribuerait également à la perte de nombreux emplois. L’immense chantier naval de Nikolaev, qui remplissait des contrats pour la Russie, serait également inutile. En d’autres termes, le chômage de masse et l’appauvrissement de la population attend l’Ukraine", déclare Leonid Rechetnikov.

Un changement de pouvoir - ayant tous les signes d'un coup d'Etat - s'est produit à Kiev le 22 février 2014. La Rada suprême (le parlement ukrainien) a destitué le président Viktor Ianoukovitch, réformé la Constitution et fixé l'élection présidentielle au 25 mai. Moscou a contesté la légitimité des décisions de la Rada et celle de l’élection dépendra de nombreux facteurs, dont la transparence et la prise en compte des intérêts des régions.

A l’heure actuelle, les manifestations de partisans de la fédéralisation du pays continuent dans l’est de l’Ukraine. Les manifestants ne sont pas d’accord avec les nouvelles autorités de Kiev et exigent d’élargir les pouvoirs des régions. Les manifestants ont réussi à prendre le contrôle d’une partie des bâtiments administratifs dans plusieurs villes.

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