La Russie ne doit pas payer l’intégration européenne de l’Ukraine (expert)

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Malgré leur passé soviétique commun, l’Ukraine ne peut pas exiger de la Russie des réductions de tarifs gaziers, affirme Anna van Denski, commentatrice politique de la revue EU Reporter.

Malgré leur passé soviétique commun, l’Ukraine ne peut pas exiger de la Russie des réductions de tarifs gaziers, affirme Anna van Denski, commentatrice politique de la revue EU Reporter.

La crise politique en Ukraine inquiète les Européens car elle pourrait remettre en cause la fiabilité des fournitures de gaz russe, d’autant que les itinéraires alternatifs sont incapables d’assurer les besoins actuels de l’Europe. Dans ces circonstances le transit gazier pourrait redevenir un outil de pression politique, pense Anna van Denski, commentatrice politique de la revue EU Reporter, dans une interview à Russia Today.

« Après la chute de l’Union soviétique, le gouvernement ukrainien a réalisé que l’indépendance avait un prix, et que si l’Ukraine devenait un Etat indépendant elle devait payer son gaz comme tout autre produit. Nous avons déjà assisté à plusieurs guerres du gaz – le transit gazier a été utilisé dans de nombreux cas comme un outil de pression politique », rappelle-t-elle.

« Ce rôle de pays de transit ne profite pas à l’Ukraine, affirme l’experte. La présence d’un gazoduc sur le territoire du pays empêche les hommes politiques et les Ukrainiens en général de voir sous un autre angle l’équilibre stratégique du pays et d’accorder davantage d’attention au développement de sources d’énergie alternatives ».

La construction du gazoduc South Stream permettrait de corriger la situation. « Il est préférable pour tout exportateur d’avoir plusieurs itinéraires d’approvisionnement, c’est une assurance en cas de conflit politique ou d’incident. Plus d’itinéraires, c’est aussi plus de sécurité. »

Les réclamations de l’Ukraine pour une réduction des tarifs gaziers sont « illégitimes », selon l’experte. « L’Ukraine exige des remises en se référant au passé soviétique, époque à laquelle elle n’était pas encore indépendante. On se retrouve dans une confusion politique : pourquoi la Russie devrait faire des remises pour les citoyens d’un autre Etat ? », questionne Anna van Denski.

« On assiste à une confusion politique. Les Russes, les Ukrainiens et les Européens, qui souhaitent aider l’Ukraine, doivent s’assoir ensemble à la table des négociations pour élaborer des mesures permettant à Kiev de payer sa facture de gaz. Il est naïf de croire que les contribuables russes doivent la payer. »

Dans le contexte de la crise ukrainienne, la Russie ne pourrait conserver sa renommée de fournisseur fiable que si elle développait des itinéraires alternatifs pour livrer son gaz.

« Le gazoduc South Stream pourrait être une solution parfaite : il passe sous la mer Noire et arrive jusqu’à la Bulgarie, membre de l’UE. »

Le nouveau gazoduc, selon van Denski, permettra aux contribuables russes de ne pas devenir « otages de l’instabilité politique en Ukraine ». D’autres gazoducs, tels que Nord Stream et Yamal-Europe, pourraient devenir la base d’un partenariat fiable.

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