Ukraine: la conférence de Genève serait inefficace sans Moscou (Jacques Sapir)

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Les négociations prévues à Genève le 17 avril, destinées à essayer de trouver une solution pour sortir l'Ukraine de la crise, n'auraient pas de sens sans la participation de la Russie, estime Jacques Sapir, expert en macroéconomie et en géopolitique, économiste, directeur de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et directeur du Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI).

Les négociations prévues à Genève le 17 avril, destinées à essayer de trouver une solution pour sortir l'Ukraine de la crise, n'auraient pas de sens sans la participation de la Russie, estime Jacques Sapir, expert en macroéconomie et en géopolitique, économiste, directeur de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et directeur du Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI).

"J'ignore si la Russie participera à cette conférence, mais je le voudrais vraiment. J'ignore si cette conférence aurait un sens sans la participation de la Russie. Par ailleurs, il est à noter que les Ukrainiens entameront des négociations entre eux", a dit Jacques Sapir à RIA Novosti. Selon lui, le principal objectif des négociations de Genève doit viser à empêcher l'éclatement d'une guerre civile et contiburer à la sortie du pays de la crise. Jacques Sapir cite quatre conditions obligatoires pour la normalisation de la situation en Ukraine.

Il doit s'agir, entre autres, de l'intauration d'un "moratoire sur le déplacement des troupes". "Il est éganement nécessaire d'organiser une conférence sur la réconciliation nationale où toutes les parties seraient représentées. Il faut aussi élaborer une Constitution et la proposer au référendum national. Autre chose – les pouvoirs du président doivent être limités. Ce sont les quatre conditions qui, d'après moi, contribueront au règlement politique de la crise", a-t-il déclaré.

Jusque-là, fait remarquer Jacques Sapir, une solution politique semble impossible, car il est "évident que les propositions des autorités de Kiev ne satisfont pas le peuple". Selon l'expert, le chevachement du référendum sur la Consitution du pays avec l'élection présidentielle est inadmissible. "C'est absurde. Cela signifie littéralement mettre la charrue avant les bœufs", conclut l'expert.

Jacques Sapir a ajouté que la situation devenait de plus en plus dangereuse dans l'est de l'Ukraine. "Une partie de la population exprime son désaccord avec le gouvernement arrivé au pouvoir après les événements sur le Maïdan. Une partie de la population fait part de sa volonté d'adhérer à la Russie. Nous pouvons et devons comprendre qu'on se trouve au seuil d'une guerre civile", a souligné Jacques Sapir.

Depuis mars, les partisans d'une fédéralisation organisent des manifestations dans l'est de l'Ukraine – à Donetsk, Kharkov et Lougansk. Par la suite, les manifestations ont gagné d'autres villes de la région de Donetsk.

 

Les autorités ukrainiennes ont annoncé le début d'une grande opération spéciale avec la participation de l'armée. La confrontation la plus forte des manifestants et des forces de l'ordre a été constatée dans deux villes au nord de la région de Donetsk : Slaviansk et Kramatorsk.

La réunoin quadrilatérale des représenants de l'UE, des USA, de la Russie et de l'Ukraine pour régler la crise politique intérieure en Ukraine est prévue pour le jeudi 17 avril à Genève.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait annoncé plus tôt que l'ordre du jour portait, entre autres, sur la désescalade, le désarmement de groupuscules clandestins et les réformes consitutionnelles. Lavrov a également souligné que la Russie ne s'ingérait pas dans les affaires intérieures de l'Ukraine, et les déclarations de Kiev sur son attention de présenter des "pseudo-faits" à la réunion quadrilatérale soi-disant sur l'implication de la Russie dans les événements dans l'est de l'Ukraine pourraient témoigner de son intention de provoquer un scandale à cette réunion.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères par intérim Andreï Dechtchitsa n'a pas écarté la possibilité que les négociations de Genève puissent se tenir en format trilatéral. Le ministre russe Sergueï Lavrov a déclaré que la participation de la Russie aux négociations de Genève restait à l'ordre du jour en dépit d'une déterioration de la situation en Ukraine.

Le changement de gouvernement en Ukraine s'est opéré le 22 février par ce qui a tous les signes d'un coup d'Etat. La Rada, le parlement ukrainien, a déstitué le président Viktor Ianoukovitch, changé la Constitution et fixé l'élection pour le 25 mai. Moscou trouve douteuse la légitimité des décisions de la Rada.

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