Les autorités syriennes craignent que les forces hostiles ne les empêchent de respecter les délais d'évacuation des armes chimiques, a déclaré lundi aux journalistes Sergueï Stepachine, ancien premier ministre russe et membre de la Société impériale orthodoxe de Palestine.
M.Stepachine, qui rencontré le président Bachar el-Assad la semaine dernière, a indiqué que le leader syrien redoutait que les insurgés tentent de lancer une offensive contre la ville de Lattaquié (est), d'où les arsenaux chimiques sont évacués.
"Lattaquié c'est un port. Il y a des tentatives d'empêcher de mener à bien l'évacuation des cargaisons toxiques, ce qui permettrait aux Américains de reprocher au président Assad de ne pas tenir ses engagements sur les armes chimiques. Ce risque est réel et le président syrien m'a demandé de l'évoquer", a souligné M.Stepachine.
Avancé par Moscou, l'initiative de désarmement chimique de la Syrie a permis d'éviter en septembre une intervention militaire étrangère dans ce pays proche-oriental. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a alors élaboré un plan de désarmement pour Damas. Aux termes de ce document, les substances chimiques les plus dangereuses devaient quitter le pays avant le 31 décembre pour être détruites en haute mer. Les sites utilisés pour leur production et leur stockage devaient être progressivement détruits entre le 15 décembre 2013 et le 15 mars 2014.
Fin décembre, l'Organisation a annoncé que ces délais ne pouvaient pas être respectés en raison de questions de sécurité, de problèmes logistiques et des conditions météorologiques. D'après le calendrier corrigé, les substances chimiques prioritaires, notamment 20 tonnes de gaz moutarde, devaient quitter la Syrie avant le 31 mars, l'ensemble de l'arsenal chimique syrien devant être détruit avant juillet prochain.
Début avril, le porte-parole adjoint de l'Onu Farhan Haq a annoncé que les opérations d'évacuation d'armes chimiques de la ville syrienne de Lattaquié étaient suspendues depuis le 20 mars dernier en raison de combats.
Jusqu'à cette date, près de 54% des armes chimiques ont été évacuées du territoire syrien ou détruites, selon les informations de l'OIAC.
