Sanctions contre la Russie: la France a beaucoup à perdre (expert français)

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Les pays européens dont la France ont beaucoup à perdre en cas d'adoption de sanctions économiques contre la Russie et pourraient accepter la séparation de la Crimée de l'Ukraine, a déclaré l'expert économique français Nicolas Doze à la chaîne de télévision BFM TV.

Les pays européens dont la France ont beaucoup à perdre en cas d'adoption de sanctions économiques contre la Russie et pourraient accepter la séparation de la Crimée de l'Ukraine, a déclaré l'expert économique français Nicolas Doze à la chaîne de télévision BFM TV.

"Le commerce avec la Russie représente 18 milliards d'euros d'échanges tous les ans et puis on a énormément de business avec la Russie (...) Le coût économique peut éventuellement être important", a indiqué M.Doze.

L'expert français a rappelé que de nombreuses sociétés françaises coopéraient étroitement avec la Russie dont Arianespace, qui a des accords avec l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos); la Société générale, qui possède une très grande banque russe Rosbank; BNP Paribas, qui a également une activité dans le crédit à la consommation; la société française Tarkett (revêtement de sol) pour laquelle la Russie est son premier débouché; et Renault, qui collabore avec le constructeur automobile russe AvtoVAZ et pour laquelle la Russie représente le troisième débouché.

M.Doze a en outre noté que l'éventuelle suspension du contrat de 1,2 milliard d'euros prévoyant la livraison de deux bâtiments de projection et de commandement Mistral à la Russie avait suscité une vive émotion aux chantiers navals de Saint-Nazaire, qui risquent de perdre 1.000 emplois.
Il y a également le groupe Total qui a des projets "astronomiques" en Russie et le groupe GDF Suez pour lequel la Russie est le deuxième fournisseur de gaz derrière la Norvège.

L'expert a aussi rappelé que les Russes représentaient la deuxième clientèle touristique mondiale.

"Ce qui doit nous rassurer pour l'instant sur le terrain économique c'est que l'économie ne fait pas de la politique. On n'a aucun risque systémique vis-à-vis de ce qui se passe en Russie. Il n'y a pas eu de panique et de mouvements de capitaux absolument astronomiques et il n'y a pas eu non plus de boom sur le prix du pétrole, qui seraient les deux éléments qui pourraient évidemment créer un risque systémique. Mais la question est-ce que le politique va l'emporter sur l'économique", a ajouté M.Doze.

"Après, j'ai une espèce d'impression que l'ensemble des dirigeants occidentaux se disent: +bon, Poutine il voulait cette Crimée, probablement il n'ira pas plus loin, alors laissons-le faire et puis passons à autre chose+", a conclu l'expert.

Les Etats-Unis et l'UE ont annoncé lundi avoir imposé des sanctions contre des dirigeants politiques russes en raison de la situation autour de la Crimée. Le président russe Vladimir Poutine avait antérieurement fait remarquer que les dommages infligés par des sanctions seraient réciproques, tous les pays étant interdépendants dans le monde contemporain.

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