L'ancien ministre français du Budget Jérôme Cahuzac a reconnu mardi détenir un compte en Suisse depuis une vingtaine d'années et a été mis en examen pour blanchiment, rapportent les médias français.
"J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé", explique l’ex-ministre sur son blog, affirmant avoir ordonné que les 600.000 euros encore présents sur ce compte soient rapatriés sur son compte à Paris.
Interrogé par les juges, l'ex-ministre du Budget, qui avait démissionné en mars dernier en raison des accusations le visant, a reconnu avoir eu un compte à l'étranger depuis une "vingtaine d'années". Mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, il risque cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.
Jusqu'alors, Jérôme Cahuzac niait en bloc les faits reprochés. "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu, de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant", avait-il martelé devant les députés en décembre dernier. Il évoquait alors des "accusations délirantes" lancées par le journal en ligne Mediapart.
Le président François Hollande a dénoncé "une faute impardonnable, un outrage fait à la République d'autant que les faits reprochés sont eux-mêmes intolérables", à l'heure où les Français sont touchés de plein fouet par la crise.
La présidente du Front national Marine Le Pen a dénoncé un "mensonge d'Etat" et affirmé que "le président de la République et le premier ministre étaient au courant" de l'existence du compte à l'étranger du ministre. Le chef du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a dénoncé "l'esprit de caste", "l'oligarchie", et "des gens qui se sentent au-dessus des lois".
