Trafic d'organes au Kosovo: un tribunal spécial pourrait être créé

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L'enquête sur le trafic d'organes humains lors du conflit au Kosovo à la fin des années 1990 pourrait déboucher sur la mise en place d'un tribunal ad hoc, a annoncé mercredi Juri Laas, porte-parole de l'équipe chargée par EULEX de conduire les investigations.

L'enquête sur le trafic d'organes humains lors du conflit au Kosovo à la fin des années 1990 pourrait déboucher sur la mise en place d'un tribunal ad hoc, a annoncé mercredi Juri Laas, porte-parole de l'équipe chargée par EULEX de conduire les investigations.

Le Parquet serbe a auparavant déclaré avoir recueilli les témoignages d'un ex-combattant de l'armée de libération du Kosovo (UCK) qui pratiquait personnellement des interventions chirurgicales illégales lors du conflit au Kosovo. Selon ses dires, il a effectué l'opération de prélèvement du cœur d'un prisonnier serbe près de Kukes (nord-est de l'Albanie) à la fin des années 1990.

Le cœur aurait ensuite été transporté dans un aéroport situé non loin de la capitale albanaise, Tirana, pour être vendu sur le marché noir.

Commentant les propos du témoin, M. Laas a indiqué que les enquêteurs de l'EULEX attachaient une grande importance aux dépositions des personnes directement liées à cette affaire.

Si le témoin découvert par le Parquet serbe s'avère digne de confiance, ses dépositions pourraient aboutir à la mise en route d'un procès portant sur le trafic d'organes humains.

Le porte-parole d'EULEX n'a pas exclu qu'en cas d'obtention de preuves irréfutables, un tribunal spécial puisse être créé pour examiner cette affaire. Cependant, a ajouté M. Laas, il est encore prématuré d'en parler.

Un scandale a éclaté en décembre 2010 après la publication d'un rapport dénonçant un trafic d'organes humains au Kosovo. Le rapport a été rédigé pour l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) par le rapporteur suisse Dick Marty.

La préparation de ce document avait débuté en 2008, suite à la parution du livre de Carla del Ponte, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), intitulé "La traque, les criminels de guerre et moi". L'ouvrage évoquait le sort d'environ 300 Serbes kosovars, dont des femmes, enlevés en 1999 et transportés en Albanie pour subir des prélèvements d'organes.

Le rapport de Dick Marti accusait des personnes proches du premier ministre kosovar Hashim Thaçi d'être impliquées dans des meurtres commandités, des enlèvements et le trafic d'organes humains.

Ces crimes font actuellement l'objet d'enquêtes menées par les autorités serbes et la Mission de l'Union européenne au Kosovo.

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