Le comportement de Budapest et de Bakou, qui ont respectivement rapatrié et gracié le militaire azerbaïdjanais Ramil Safarov, condamné à perpétuité en Hongrie pour le meurtre d'un officier arménien, empêche tout désamorçage de la tension dans le Caucase du Sud, a déclaré lundi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch.
Le 20 février 2004, le lieutenant de l'armée arménienne Gurguen Margarian, envoyé à Budapest faire un stage d'anglais dans le cadre du programme l'OTAN "Partenariat pour la paix", a été tué à coups de hache par l'officier azerbaïdjanais Ramil Safarov, qui suivait les mêmes cours. Le 13 avril 2006, un tribunal de Budapest a condamné ce dernier à perpétuité. Or, vendredi, l'intéressé a regagné l'Azerbaïdjan, où il a immédiatement été gracié par le président Ilham Aliev.
En réaction à cette décision de Budapest, l'Arménie a suspendu ses relations diplomatiques avec la Hongrie.
"Ces actes des autorités azerbaïdjanaises et hongroises vont à l'encontre des efforts déployés au niveau international, en premier lieu dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE", a indiqué le porte-parole de la diplomatie russe, précisant que ces efforts avaient pour but d'affaiblir la tension dans la région.
M. Loukachevitch a également espéré que les coprésidents du Groupe de Minsk donneraient leur avis sur le comportement de Bakou et de Budapest.
Le Groupe de Minsk coprésidé par la Russie, la France et les Etats-Unis a été créé en 1992 dans le cadre de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe pour régler le conflit dans le Haut-Karabakh qui oppose depuis 1988 l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
