Algérie/législatives: une écrasante victoire du FLN (PAPIER D'ANGLE)

© RIA Novosti . Nadim ZuauiLes élections législatives en Algérie
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Les islamistes algériens ont perdu les élections législatives, qui se sont tenues jeudi – dans le contexte des victoires récentes importantes des partis islamistes en Tunisie, en Egypte et au Maroc.

Les islamistes algériens ont perdu les élections législatives, qui se sont tenues jeudi – dans le contexte des victoires récentes importantes des partis islamistes en Tunisie, en Egypte et au Maroc.

Selon les informations annoncées par le ministre algérien de l'Intérieur Daho Ould Kablia, le Front de libération nationale (FLN) au pouvoir a remporté les élections législatives en occupant 220 sièges au parlement. En revanche, l'alliance de l'Algérie verte ne se place qu'à la troisième place, en se retrouvant derrière un autre parti de la coalition au pouvoir, le Rassemblement national démocrate.

"Il est parfaitement évident que les Algériens ont voté très différemment par rapport aux électeurs de Tunisie, du Maroc et d'Egypte", a déclaré à RIA Novosti le politologue algérien Fodill Mezali, commentateur du quotidien Le Courrier d'Algérie. Selon lui, la principale issue des législatives est que contrairement à d'autres pays arabes les islamistes algériens n'ont obtenu pratiquement aucun poste de direction.

Selon le ministre de l'Intérieur, l'Algérie verte n'a reçu que 48 des 462 sièges de députés, et seulement 66 députés au total représenteront les partis islamistes au parlement.

Comme l'a déclaré auparavant à RIA Novosti l'un des leaders de "l'Alliance verte"
Saidi Abderrahmane, l'Algérie est très prudente en vue des transformations dans les pays qui ont connu le printemps arabe, qui demeurent au stade de construction étatique et traversent une longue période d'instabilité en l'absence d'un Etat puissant, alors que 18 mois se sont écoulés depuis le début des troubles.

C'est l'expérience en Tunisie et en Egypte, ainsi qu'en Syrie, qui a probablement poussé les Algériens à voter en faveur du Front de libération nationale, le plus ancien parti du pays qui a longtemps été le seul à diriger l'Etat depuis l'indépendance de l'Algérie. "C'est une réaction défensive", suppose le ministre de l'Intérieur.

Les islamistes ont crié à la falsification des résultats des élections. Ils ont reconnu la victoire du FLN tout en qualifiant le résultat d'inacceptable – selon leurs informations, l'Algérie verte aurait dû occuper la deuxième place et obtenir près de 100 sièges au parlement.

Les politologues qui ont tenu des discours à la télévision locale ont expliqué que l'instabilité et l'absence de sécurité dans les pays du printemps arabe avaient poussé les Algériens à voter pour le parti qu'ils connaissent parfaitement depuis de nombreuses années. De plus, la majorité de la population algérienne se méfie des islamistes après la "décennie noire" – l'époque d'une guerre civile contre des extrémistes religieux qui a coûté la vie de 200.000 Algériens.

L'Algérie a adopté le système multipartite en 1989. En 1991, les islamistes devaient remporter les élections législatives, mais les militaires algériens ont stoppé le processus électoral, ce qui a entraîné des affrontements armés avec les extrémistes. Les violences de la décennie noire n'ont cessé qu'après le début de la politique de réconciliation nationale menée par le président algérien actuel Abdelaziz Bouteflika.

On estime que les revenus élevés de la vente du pétrole et du gaz permettent à l'Algérie de maintenir une situation stable dans les conditions du printemps arabe. Les réserves de change du pays dépassent 155 milliards de dollars. De plus, le gouvernement a alloué 286 milliards de dollars au développement de l'infrastructure, ce qui a rendu ce pays particulièrement attrayant pour les Etats développés du Proche-Orient et d'Afrique du Nord.

L'élection de l'Assemblée populaire nationale en Algérie s'est tenue jeudi. Les représentants de 44 partis politiques et des candidats indépendants étaient en lice pour les 462 sièges de députés. Les résultats annoncés vendredi sont préliminaires et doivent être approuvés dans les 10 jours par le Conseil constitutionnel.

Selon le ministère de l'Intérieur, la population algérienne compte plus de 21 millions d'habitants ayant le droit de vote. Le taux de participation, en tenant compte des votes à l'étranger, a atteint 43%.

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