Le pain ayant disparu des rayons des supermarchés et des épiceries damascènes, de longues files d'attente se sont formées mercredi devant les boulangeries de la capitale syrienne, rapporte un correspondant de RIA Novosti sur place.
Le manque de pain qui s'observe depuis trois jours alimente la spéculation: des enfants s'alignent par dizaines devant les boulangeries proposant des pitas syriennes à un prix de 3 à 5 fois plus élevé que celui fixé par l'Etat.
Les autorités justifient cette pénurie par la nécessité de fournir du pain dans les "points chauds" du pays, notamment dans la banlieue est de Damas où l'armée mène depuis plusieurs jours une opération antiterroriste.
Malgré ces affirmations, les Damascènes craignent que cette crise du pain ne vienne compléter toute une série de pénuries, dont celle de gaz et de carburants diesel utilisés pour le chauffage.
Le gouvernement syrien s'est penché hier sur la situation économique dans le pays. L'accent de la réunion a été mis sur l'approvisionnement de la population syrienne en aliments et en marchandises de première nécessité.
En outre, depuis dix mois que dure la contestation, la Syrie a connu une flambée des prix sur les produits étrangers et nationaux.
A la suite des sanctions économiques imposées par l'UE, les Etats-Unis, la Turquie et plusieurs pays arabes, la devise nationale, la livre syrienne, a perdu la moitié de sa valeur.
Depuis dix mois, le régime syrien fait face à une contestation populaire sans précédent. Selon les estimations des Nations unies, la confrontation entre forces gouvernementales et protestataires a déjà fait plus de 5.000 morts.
