L'adoption du projet de résolution sur la Syrie proposé par le Maroc risque d'aboutir à un conflit armé qui plongera toute la région dans le chaos, a déclaré mercredi à RIA Novosti Sergueï Demidenko, expert de l'Institut des évaluations stratégiques et d'analyse.
"Si l'Occident intervient militairement en Syrie, ça (…) plongera le pays dans le chaos. Renverser aujourd'hui le régime de Bachar el-Assad, c'est torpiller la stabilité ethnique et confessionnelle en Syrie", a-t-il indiqué.
L'expert a expliqué que la Syrie était peuplée de sunnites, de chiites, d'alaouites et de Kurdes.
"Nous assisterions à une réédition du scénario irakien. Si la Syrie s'enflamme, le feu se propagera au Liban, puis l'instabilité se répandra dans les régions sunnites de l'Irak. Ensuite, cela se propagera vers Israël et activera tous les groupements islamistes. C'est-à-dire que la région plongera dans le chaos", a souligné le spécialiste.
D'après M.Demidenko, le "printemps arabe" sert les intérêts de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe.
"En détruisant la Syrie, ils tranchent la main de l'Iran dans le monde arabe", a-t-il dit.
"En insistant sur un règlement pacifique, la Russie empêche aux événements (…) de se dérouler selon le pire des scénarios", a conclu l'expert.
En octobre 2011, l'Occident a tenté d'adopter un projet de résolution sur la Syrie prévoyant des sanctions contre les autorités syriennes. Moscou et Pékin ont alors usé leur droit de véto pour bloquer l'adoption de ce document.
Moscou a proposé mi-décembre son propre projet de résolution, que les pays occidentaux ont jugé "insuffisant" pour mettre un terme aux violences dans le pays.
La semaine dernière, le Maroc, au nom de la Ligue arabe, a présenté un nouveau projet qui reprend la position occidentale et réclame un changement de pouvoir en Syrie. Lundi, la Russie a réaffirmé son opposition à ce document qui prévoit le départ du président Bachar el-Assad.
