Crise des missiles de Cuba: Castro évoque le rôle de Khrouchtchev

Dans ses "Réflexions" publiées mercredi sur Cubadebate, le guide de la révolution cubaine Fidel Castro a sévèrement critiqué le comportement du leader soviétique Nikita Khrouchtchev lors de la "crise des missiles" de 1962.

"Ces événements ont coûté son poste à Nikita Khrouchtchev, qui a sous-estimé son adversaire [le président américain John Kennedy, ndlr], a fait la sourde oreille aux arguments portés à sa connaissance et a pris sa décision finale sans consulter les Cubains qui combattaient en première ligne", affirme le Commandante.

La "crise des missiles" figure parmi les thèmes principaux du nouvel article de Fidel Castro, qui évoque également certains épisodes de la lutte de Cuba pour son indépendance.

Selon M. Castro, cette crise à mis le monde "au bord d'une guerre nucléaire mondiale à laquelle aucune des parties ni l'humanité elle-même n'étaient en mesure de survivre".

La "crise des missiles" a incité les Etats-Unis à déclencher contre l'île "une campagne de pirateries systématiques organisées par la CIA". Tout cela, estime le Commandante, "devait aboutir à une intervention armée des Etats-Unis à Cuba".

"Ce qui aurait pu devenir une grande victoire morale s'est transformé en un revers politique sérieux pour l'URSS. Pendant de nombreuses années, les pires forfaits ont été commis contre Cuba, dont beaucoup, comme le blocus criminel des Etats-Unis, sont perpétrés aujourd'hui encore", constate le chef de la révolution cubaine.

Tout en critiquant Nikita Khrouchtchev, M. Castro reconnaît néanmoins les mérites du leader soviétique.

"Je n'ai pas hésité à critiquer les ententes qu'il a conclues avec les Etats-Unis sans avoir consulté Cuba, mais il serait injuste d'ignorer la solidarité exceptionnelle dont il a fait preuve aux moments décisifs vis-à-vis de notre peuple, qui menait un combat historique contre le puissant empire américain".

Le guide de la révolution cubaine se souvient à cette occasion "des fournitures de carburant, des achats de sucre cubain et, enfin, des livraisons d'armes que Cuba ne pouvait pas acquérir sur d'autres marchés".