Bouclier antimissile: Moscou pourrait se retirer du traité ABM en 2018

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Konstantin Kossatchev - Sputnik Afrique
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La Russie se retirera du Traité russo-américain ABM si elle ne s'accorde pas avec les Etats-Unis sur le bouclier antimissile européen avant 2018, a déclaré à la télévision le président du comité international de la Douma (chambre basse du parlement russe) Konstantin Kossatchev.

La Russie se retirera du Traité russo-américain ABM si elle ne s'accorde pas avec les Etats-Unis sur le bouclier antimissile européen avant 2018, a déclaré mercredi à la télévision le président du comité international de la Douma (chambre basse du parlement russe) Konstantin Kossatchev.
"Si nous n'arrivons pas à nous entendre avec les Américains avant cette date, nous nous retirerons sans doute du traité ABM", a indiqué M.Kossatchev, responsable du parti Russie unie (au pouvoir), lors d'un débat télévisé avec un membre du Parti communiste (KPRF), Leonid Kalachnikov, organisé dans le cadre des législatives du 4 décembre.

Le déploiement du bouclier antimissile américain ne fait que commencer. Le nouveau système vise des armes que la Russie ne possède pas. Mais en 2018-2020, lors de l'étape consécutive à sa création, le système portera atteinte aux intérêts russes, a précisé M.Kossatchev.

Les Etats-Unis envisagent de déployer, de 2015 à 2020, une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile en Europe. Selon l'Otan, le bouclier serait pleinement opérationnel en 2018. Moscou s'oppose à ce projet, considérant que la mise en place d'un bouclier antimissile à proximité de ses frontières vise ses forces nucléaires. La Russie et les Etats-Unis avaient convenu, lors du sommet de l'Otan de Lisbonne en 2010, de coopérer dans le domaine de la défense antimissile européenne. Le partenariat était toutefois resté lettre morte, Washington refusant de garantir que le futur bouclier ne menacerait pas le potentiel nucléaire russe.

Le représentant du parti communiste a en outre considéré que la récente signature d'un nouveau Traité russo-américain de réduction des armes stratégiques (START) constituait un échec de la diplomatie russe.

Mais selon M.Kossatchev, l'application du traité profite plutôt à Moscou qu'à Washington. "Les stocks d'armements russes sont inférieurs aux plafonds prévus par le traité, alors que les stocks américains dépassent les niveaux maximum. Ils devront réduire le nombre de leurs armes nucléaires, alors que nous n'aurons pas à le faire. Nous économiserons l'argent de nos contribuables en équipant l'armée, sans devoir nous investir dans des projets inutiles", a expliqué le représentant de Russie unie.

Entré en vigueur le 5 février 2011, le Traité de réduction des armes stratégiques offensives (START) prévoit un maximum de 1.550 ogives nucléaires déployées pour chacun des deux pays. Selon le département d'Etat américain, les Etats-Unis comptaient 822 missiles balistiques terrestres et navals déployés ainsi que des bombardiers lourds équipés de 1.790 ogives nucléaires au 1er septembre 2011, alors que la Russie en avait 516 (1.566 ogives nucléaires).

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