Sanctions contre la Syrie: le Conseil de sécurité divisé

© RIA Novosti RIA NovostiLa Russie et la Chine ont bloqué le nouveau projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU
La Russie et la Chine ont bloqué le nouveau projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU - Sputnik Afrique
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Mardi le 4 octobre, la Russie et la Chine ont bloqué le nouveau projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU. Des discussions tendues de trois mois qui avaient précédé le vote n’ont pas abouti à un compromis et donc la scission au sein du Conseil a été inévitable.

Mardi le 4 octobre, la Russie et la Chine ont bloqué le nouveau projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU.  Des discussions tendues de trois mois qui avaient précédé le vote n’ont pas abouti à un compromis et donc la scission au sein du Conseil a été inévitable.

"L’issue de ce vote est moins une question de formules acceptables qu'un conflit d’approches politiques", a déclaré après le vote Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU.

Le document en question a été proposé par la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal. Selon Vitali Tchourkine, il reposait sur la "philosophie de la confrontation", reflétait une condamnation unilatérale des autorités syriennes et était assorti d'un ultimatum concernant l’application des sanctions. De plus, le projet occidental de résolution ne tenait pas compte des propositions russes portant sur les formulations de l’inadmissibilité d’une ingérence militaire étrangère.

Au cours des discussions au sein du Conseil de sécurité, la Russie a fait plusieurs tentatives pour convaincre ses partenaires d’éviter la répétition du scénario libyen, où les actions militaires, sortant du cadre des missions visant à stopper la violence et protéger la population, ont été engagées avec l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies.

"La situation en Syrie ne peut pas être examinée sans tenir compte de l’expérience libyenne", a déclaré Vitali Tchourkine pendant la réunion du Conseil. Quant à la Russie, selon lui, elle n’est pas "l’avocat" du régime de Bachar al-Assad.

"Nous jugeons inadmissible la poursuite de la violence et de la répression des manifestations pacifiques", a déclaré le diplomate russe. Selon lui, toutefois, la poursuite de ce drame ne réside pas seulement dans la violence des actions des autorités. "Les gangs armées, alimentés par des armes de contrebande et d’autres matériels de sabotage, s’emparent des communes, tuent et commettent des atrocités à l’égard des forces de l’ordre et de la population, détruisent et incendient les établissements publics", a fait remarquer Vitali Tchourkine.

La Russie estime que la meilleure solution pour sortir de cette crise serait de renoncer à l'incitation à la confrontation et d’unir tous les membres responsables de la communauté internationale afin d’encourager les parties à établir un processus politique inclusif intrasyrien.

Pour sa part, la Russie exhorte le gouvernement syrien à mettre en place les réformes plus rapidement, libérer les personnes appréhendées pendant les manifestations qui n’ont pas commis de crimes, établir un dialogue intensif avec l’opposition, ouvrir le pays aux médias internationaux et coopérer plus activement avec la Ligue des Etats arabes.

Parallèlement, a poursuivi le diplomate, la Russie poursuivra un travail actif avec tous les mouvements de l’opposition syrienne constructive et patriotique, que le sort du pays ne laisse pas indifférents et qui rejettent l’ingérence étrangère dans les affaires internes de la Syrie.

"Nous espérons que le signal d’aujourd’hui sera adéquatement interprété par les forces d’opposition. Il ne peut y avoir aucune alternative au dialogue. Si l’opposition estime que les lois adoptées récemment par Bachar al-Assad sont imparfaites, il faut répondre à l’invitation des autorités à les discuter pour faire avancer ses idées", a déclaré Vitali Tchourkine.

Hormis le projet de la résolution européenne, une autre version de résolution, proposée par la Russie et la Chine, a été examinée au Conseil de sécurité des Nations Unies. Il n’était pas assez strict aux yeux des pays occidentaux.

"Notre projet reste valable. Nous sommes prêts à élaborer sur sa base une position véritablement collective et constructive émanant de la communauté internationale, et ne pas nous occuper de la légitimation des sanctions unilatérales déjà adoptées et des tentatives de changer les régimes par la force", a souligné Vitali Tchourkine.

Les auteurs européens du projet de la résolution et les Etats-Unis, qui les soutenaient, ont exprimé leur déception quant à l’issue du vote et ont tenu des propos sévères à l’égard de la Russie et de la Chine.

"Le peuple syrien qui voulait simplement que les droits élémentaires de l’homme soient respectés et qui aspirait à la liberté, a été frappé au visage par certains membres du Conseil de sécurité", a déclaré aux journalistes Susan Rice, représentante permanente des Etats-Unis auprès de l’ONU. "Les peuples de la Syrie et de la région ont pu voir aujourd’hui qui parmi nous était de leur côté pour un avenir meilleur, et qui faisait tout pour défendre les dictateurs sur le sentier de la guerre", a-t-elle déclaré.

Les diplomates européens ont également exprimé leur déception. Ils craignent que le blocage de la résolution envoie un mauvais signal aux autorités syriennes, et qu’elles renforcent la répression de l'opposition. Dans une déclaration conjointe, les diplomates européens ont ajouté qu’ils étaient prêts à poursuivre le travail de recherche d’un compromis.

Cependant, personne n’a pu dire quand ce travail reprendrait. En tout cas, cela ne se produira pas tant que les tensions et les rancunes ne se seront pas apaisées. Et pendant ce temps, le Conseil de sécurité des Nations Unies examine la demande de la Palestine d’adhérer à l’ONU, que tout le monde semblait avoir oublié pendant les discussions sur la Syrie.

La demande a été soumise le 23 septembre, en dépit des déclarations d’Israël avertissant que cette mesure unilatérale saboterait la poursuite du dialogue de paix. Actuellement, cette requête est examinée par une commission spéciale qui doit déterminer dans quelle mesure elle correspond à la Charte de l’ONU. La semaine prochaine, le Conseil de sécurité sera informé des résultats du travail de la commission. Les Etats-Unis ont déjà fait comprendre qu’ils bloqueraient la demande des Palestiniens au Conseil de sécurité des Nations Unies.

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