Le résultat final des tensions en Libye, déchirée par des affrontements meurtriers depuis le 15 février, est toujours incertain, a annoncé lundi l'académicien et ancien premier ministre russe, Evgueni Primakov, au cours d'une conférence de presse à RIA Novosti intitulée "Moyen Orient: la scène et les coulisses".
"Même si une grande partie de la Libye est actuellement sous le contrôle de manifestants anti-Kadhafi, il reste difficile de faire des pronostics sur la suite des évènements", a estimé M.Primakov. "Mouammar Kadhafi dispose toujours d'unités de combats qui lui sont dévouées et de mercenaires étrangers".
"Ce qui est important pour le moment, c'est qu'avec l'adoption de sanctions par le Conseil de Sécurité des Nations unies, le régime du colonel Kadhafi a été isolé sur la scène internationale", a déclaré l'expert russe.
Selon M.Primakov, toutes les idées relatives à une ingérence militaire en Libye sont dangereuses, compte tenu de l'histoire des pays arabes.
"Toute ingérence extérieure dans la situation libyenne pourrait s'avérer contreproductive, ce qu'on ne peut admettre en aucun cas", a indiqué l'ancien chef du gouvernement russe.
Le 28 février, le Conseil de la Sécurité de l'ONU a adopté des sanctions sévères à l'encontre de la Libye, suite à la répression sanglante des manifestations anti-Kadhafi.
