Les femmes prennent-elles trop d’initiatives en amour ?

© Photo Mikhail Kharlamov/ Marie Claire RussiaSvetlana Koltchik
Svetlana Koltchik - Sputnik Afrique
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Les hommes ne sont-ils plus des chasseurs ? Est-ce aux femmes de faire le premier pas de nos jours ? Ces questions ont surgit dans ma tête après la parution du dernier numéro de Marie Claire Russie et que notre magazine se soit de nouveau transformé en grande agence matrimoniale ouverte 24h sur 24, 7 jours sur 7.

Les hommes ne sont-ils plus des chasseurs ? Est-ce aux femmes de faire le premier pas de nos jours ? Ces questions ont surgit dans ma tête après la parution du dernier numéro de Marie Claire Russie et que notre magazine se soit de nouveau transformé en grande agence matrimoniale ouverte 24h sur 24, 7 jours sur 7.

Traditionnellement, au mois de février, nous menons le projet " les Top Célibataires de l’Année". Nous publions une sélection de photos de célibataires attirants, accompagnées de leurs courtes interviews et nous fournissons une adresse email spéciale à laquelle les lectrices peuvent contacter les hommes qui leur plaisent via le magazine.

Cette année, nous avons présenté cinquante hommes, âgés de 21 à 45 ans, environ un tiers venant des Etats-Unis et d’Europe occidentale, et le reste de Russie. Comme toujours, il n’y a pas eu de pénurie d’hommes. En dépit de tous les stéréotypes, il y a plein de types très bien pas casés. Le projet a été un énorme succès : depuis le jour de la parution de Marie-Claire, nous recevons des douzaines de mails par jour, des files écrivent de partout en Russie et même de l’étranger. Certaines d’entre elles ont la vingtaine, la plupart la trentaine, et expliquent dans leurs messages comment elles ont réussi leur carrière jusqu’à présent, mais combien maintenant elles voudraient fonder une famille (la majorité a laissé son numéro de portable, apparemment pour accélérer le processus).

La plupart des femmes ont ajouté leurs photos, certaines plutôt osées. Quelques-unes ont écrit jusqu’à dix mails identiques, en nous demandant de les transmettre à différents hommes. D’autres ont envoyé de vraies lettres mettant dans l’enveloppe pour leur célibataire préféré, un billet de cinéma ou une invitation à une exposition branchée. " Voici l’adresse de mon bureau pour l’envoie d’un bouquet de fleurs ", écrit l’une des filles à un garçon qui avait mentionné dans l’interview qu’il aimait offrir des fleurs aux femmes.

Avec ma boite aux lettres débordant fortement de mégaoctets de séductrices blondes, brunes et rousses, j’ai commence à paniquer. Les femmes russes ont toujours été considérées comme fortes à l’intérieur mais douces et féminines à l’extérieur. Peut-être est-ce l’une des principales raisons pour lesquelles les hommes occidentaux les apprécient encore tellement.

Avec un tel projet, ne mettons-nous pas un peu en danger notre touche féminité, laissant les filles non seulement choisir mais chasser aussi ? Quelle est la motivation pour un garçon de poursuivre une fille si la proie est déjà là, attendant désespérément d’être prise ? J’ai entendu beaucoup de lamentations récemment de la part de femmes autour du monde sur le fait que les hommes deviennent passifs et manquent d’initiative dans les relations amoureuses. Et, en Russie, pays dans lequel il y a un si grand nombre de femmes magnifiques, les filles se plaignent que les hommes soient gâtés. Or n’est ce pas nous qui gâtons le sexe opposé pour commencer ?

Dans les années 90, quand j’ai commencé à sortir, le célèbre “Livre des règles” de Ellen Fein et Sherrie Schneider, deux femmes au foyer s'ennuyant à Long Island et reconverties en auteurs de best-sellers, était devenu ma Bible des Rencontres. Le livre, qui s’est vendu à des millions d’exemplaires autour du monde et est encore considéré comme l’un des plus populaires manuels de tous les temps sur les relations amoureuses, demandait le retour des jeux entre les sexes à l’ancienne, dans lesquels les mâles sont supposés être des chasseurs un point c’est tout. Ne parlez pas à un homme en premier, n’appelez jamais un homme, ne dites jamais à un homme ce qu’il doit faire et laissez les garçons faire toute la chasse, sinon vous allez contre la nature et cela ne marche jamais, insistent les auteurs.

Aussi ridicule qu’ils paraissent, j’ai essayé de suivre ces règles religieusement pendant un certain temps. Parfois cela a marché, mais la plupart du temps cela m’a laissé frustrée et les garçons, méfiants devant trop de manipulation. Du coup, j’ai plus ou moins renoncé à toute règle, laissant la relation se développer plus comme une danse, où les deux côtés font des pas au bon endroit et au bon moment.

J’ai appelé plusieurs des célibataires de cette année pour savoir ce qu’ils ressentaient face aux femmes prenant l’initiative dans une relation amoureuse. Les garçons auxquels j’ai parlé semblaient ne pas y accorder d’importance. " Ce n’est pas facile de trouver la bonne personne de nos jours, on a vraiment besoin d’un peu d’aide. " a dit l’un des garçons " et si tu sors avec une fille, à la fin cela n’a pas tellement d’importance qui a fait le premier pas. "

" Les temps ont changé, et la vieille approche de la rencontre ne fonctionne plus " dit un autre garçon. " Les femmes modernes font juste ce qu’elles veulent et je ne vois rien de mal à cela". Ce type, un homme d’affaires occidental de 33 ans, séduisant et ayant beaucoup de succès, a vécu plus de 10 ans à Moscou donc ne manque certainement pas d’attention féminine ici. Pourtant, il semble plutôt heureux de participer au numéro spécial célibataire de Marie Claire. " C’est incroyablement facile de trouver une fille à Moscou, mais c’est très difficile de trouver une relation amoureuse", dit-il.

Et il a certainement raison. Sinon, cela ne serait pas si facile de trouver des célibataires chaque année pour ce projet. C’est aussi vrai que, tout en ayant vraiment envie de trouver un partenaire nous, les filles, nous restons très sélectives lorsqu’il s’agit de faire un choix. Comme l’a souligné un autre célibataire "Quelle que soit la générosité de l’offre, tu dois quand même te comporter comme un homme avec une fille sinon tu es largué vite fait".

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

* Svetlana Koltchik, 33 ans, est la rédactrice en chef adjointe de l'édition russe du magazine Marie Claire. Elle est diplômée de la faculté de journalisme de l'Université de Moscou et de l'Ecole de journalisme de l'Université de Columbia à New York. Elle a travaillé dans l'hebdomadaire russe Argumenty i Fakty à Moscou, le journal USA Today à Washington et a écrit pour RussiaProfile.org ainsi que pour les éditions russes de Vogue et de Forbes.

La Russie a été toujours considérée comme une femme, et la notion de femme russe reste le stéréotype le plus répandu à l'égard des Russes, au sens positif mais aussi négatif. Mais n'est-ce qu'une fantaisie des hommes? Voilà une femme russe moderne, travailleuse et, disons, de plus en plus consciente de la globalisation, qui expose sa vision des tendances du monde contemporain, évoquant des questions de genre ainsi que des thèmes sociaux plus larges. Elle parle et laisse parler les autres femmes.

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