Les Cosaques du Don souhaitent réhabiliter un officier russe pro-nazi

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ROSTOV-SUR-LE-DON (Russie), 21 janvier - RIA Novosti. Les unités paramilitaires des Cosaques du Don proposent de réhabiliter Piotr Krasnov, leur "ataman" (chef) pendant la guerre civile de 1918-1922, opposé au bolchevisme et connu pour sa collaboration avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 17 janvier dernier, le général cosaque Viktor Vodolatski a ordonné la mise en place d'un groupe de travail chargé d'organiser la réhabilitation politique de Piotr Krasnov, initiative qui sera examinée jeudi prochain en conseil des "atamans" à Novotcherkassk, dans le sud de la Russie.

"Krasnov a été exécuté pour trahison à la Patrie, quoiqu'il ne fût citoyen ni de la Russie ni de l'Union soviétique et qu'il n'eût trahi personne", a déclaré à RIA Novosti le colonel Vladimir Voronine, membre du groupe de travail chargé de la réhabilitation.

Anticommuniste convaincu connu pour sa lutte contre les bolcheviks, Piotr Krasnov est né en 1869 à Saint-Pétersbourg. Après la révolution de février 1918, il a été nommé à la tête des troupes dépêchées à Saint-Pétersbourg pour étouffer la rébellion bolchevique. Elu "ataman" des cosaques du Don en 1918, il créa une armée dans le sud de la Russie grâce à l'assistance de l'Allemagne, qui le ravitaillait en armes, pour combattre l'Armée rouge, mais se réfugia en 1919 en Allemagne après la défaite de ses troupes.

Collaborateur actif des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, Piotr Krasnov aida la Wehrmacht à former des unités armées constitués d'anciens émigrés et de déserteurs. Il avança l'idée d'un Etat cosaque sous protectorat allemand. Saisi par les Soviétiques en 1945, l'ancien "ataman" de 77 ans fut condamné à la pendaison.

Les cosaques, nom donné aux paysans qui ont fui l'autorité seigneuriale pour s'établir dans le sud de la Russie, constituaient une importante communauté de type militaire au Moyen Age. Intégrés dans l'armée russe sous Catherine II, ils sont célèbres pour avoir effectué par grand froid une traversée des Alpes réputée comme infaisable et bivouaqué à Paris après la défaite de l'armée napoléonienne. Considérés comme les gendarmes du tsarisme, ils furent persécutés sous l'URSS, et il fallut attendre l'éclatement de celle-ci pour que la culture cosaque réapparaisse.

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