Le spatial russe a besoin d'un sérieux coup de jeune (PAPIER GENERAL)

© RIA Novosti . Oleg Urusov / Accéder à la base multimédiaProton-M
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Le programme spatial russe a besoin d'un coup de jeune au niveau de la direction des entreprises, ainsi que de la création d'un milieu concurrentiel. Sinon, les échecs se multiplieront en allongeant la "facture" des pertes de plusieurs milliards de dollars des dernières années, estiment les experts après un nouveau fiasco du lancement d'une fusée porteuse russe avec un satellite de télécommunications à son bord.

Le programme spatial russe a besoin d'un coup de jeune au niveau de la direction des entreprises, ainsi que de la création d'un milieu concurrentiel. Sinon, les échecs se multiplieront en allongeant la "facture" des pertes de plusieurs milliards de dollars des dernières années, estiment les experts après un nouveau fiasco du lancement d'une fusée porteuse russe avec un satellite de télécommunications à son bord.

Suite à une défaillance de l'étage supérieur Breeze-M, le lancement de la fusée porteuse Proton-M, qui devait mettre en orbite dans la nuit de lundi à mardi le satellite de télécommunications Express-MD2 et Telkom-3, a échoué. Selon les informations préalables, il paraît impossible de corriger l'orbite de vol de la partie supérieure, et elle s'est transformée en déchet spatial.

L'ampleur des pertes et la marche à suivre

Le coût des échecs dans les lancements de l'Agence spatiale russe Roskosmos au cours des trois dernières années (2010-2012) pourrait s'élever à 27 milliards de roubles (environ 675 millions d'euros), a déclaré à RIA Novosti un expert du secteur spatial russe.

Cette somme est "très approximative et ne prend pas en compte les indemnités d'assurance versées pour les engins perdus", a-t-il fait remarquer.

La direction des entreprises spatiales russes a besoin de sang neuf. Dans le cas contraire, il ne faut s'attendre à aucun succès, estime le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, supervisant le secteur de la Défense et le programme spatial.

"Etant donné que le plus jeune directeur d'entreprise faisant partie du système de Roskosmos a 62 ans, on ne peut que rêver des rovers sur Mars, et les [sondes spatiales] Phobos continueront de s'écraser", a écrit Rogozine sur sa page Twitter.

On pourrait améliorer considérablement la situation du secteur spatial russe en créant un milieu concurrentiel pour les entreprises spatiales, a déclaré à RIA Novosti un experts en technologies spatiales.

Selon lui, on constate une diminution catastrophique de la discipline industrielle et technologique dans le programme spatial russe, ce qui est la cause d'un nouvel échec.

"Que faire? Roskosmos a rédigé un jour une stratégie sectorielle, et selon moi, il est nécessaire de diviser le secteur en plusieurs parties puis les assembler correctement, en créant un milieu concurrentiel pour les équipements. Afin d'éviter de perdre dans ce cas les technologies, les entreprises spatiales doivent rejoindre d'autres compagnies qui travaillent de manière efficace", a déclaré l'expert.

A titre d'exemple, il a cité Rosatom (Agence fédérale russe de l'énergie atomique), qui met en place avec succès un milieu concurrentiel pour la production des équipements énergétiques, ainsi que les compagnies américaines Boeing et Lockheed Martin.

Le directeur et constructeur général de la société Systèmes d'information et de satellite Rechetnev, Nikolaï Testoïedov, s'est refusé à tout commentaire de l'incident du lancement en attendant les conclusions officielles de ses causes.

A la fin de la période d'essai

Le président du comité pour la science et les technologies scientifiques à la Douma (chambre basse du parlement russe), Valeri Tcherechnev, propose de laisser encore six mois au président de Roskosmos, Vladimir Popovkine, qui occupe ce poste depuis le printemps 2011 pour remettre de l'ordre dans l'agence spatiale russe et tirer au clair la série d'échecs des lancements.

Selon Tcherechnev, Popovkine lui aurait demandé auparavant de lui laisser 12 à 18 mois à cet effet.

"Six mois se sont écoulés et on l'a entendu à deux reprises. Je pense qu'il faut attendre encore six mois, et ensuite on lui demandera des comptes. Il a pris en charge l'agence, il procède aux remaniements de personnel", a déclaré Valeri Tcherechnev à RIA Novosti.

Le député a fait remarquer que tant que les détails de l'incident étaient inconnus, il était difficile de parler de ses causes concrètes et qu'il faut d'abord examiner la situation.

Selon Tcherechnev, le chef de Roskosmos ne cache rien aux députés et se montre très autocritique en expliquant toute la situation. Cependant, selon le député, les délais de prise des fonctions de Popovkine arrivent à terme, et bientôt on lui demandera de rendre compte de l'état du secteur spatial russe.

"Il reste peu de temps, et il doit déjà endosser la pleine responsabilité de tout ce qui se passe à Roskosmos", a déclaré Valeri Tcherechnev.

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