Gazprom a doublé cette année ses investissements dans le projet de gazoduc Sakhaline-Vladivostok (jusqu'à 50 milliards de roubles, soit environ 1 milliard d'euros) en diminuant les investissements dans la mise en valeur du gisement gazier Bovanenkovski. Selon le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko, le projet est évalué à 11 milliards de dollars.
Le crédit japonais ne serait pas le premier cas où les compagnies énergétiques russes reçoivent de l'argent d'Etats étrangers en échange de privilèges. Ainsi, en février, la Chine a accepté d'accorder un crédit de 25 milliards de dollars à Rosneft et à Transneft. En échange, la Chine recevra du pétrole russe pendant 20 ans. Il se peut que, dans ce cas également, il soit question de livraisons gazières garanties, estime l'analyste de la société Métropole Alexandre Nazarov.
Alexandre Deineko, le directeur de la Fondation pour le développement de la construction de tubes, ne croit pas que Gazprom puisse confier aux Japonais une partie de la commande de tubes: "Tous les usines de tuyaux russes dont les capacités de production ne fonctionnent pas à plein comptaient sur cet appel d'offres". Selon ses estimations, les réserves des producteurs russes de tubes leur permettent d'accroître leur production de près de 2 millions de tonnes. Vladimir Chmatovitch, directeur adjoint de TMK (compagnie métallurgique des tubes) chargé de la stratégie et du développement, a confirmé que sa compagnie comptait participer à l'appel d'offres sur la fourniture de tubes pour le gazoduc. Il espère que les producteurs russes de tubes recevront la majeure partie des contrats.
L'analyste de Deutsche Bank Olga Okouneva indique que l'achat de tubes japonais peut rendre le projet plus cher. "Malgré les moindres frais de transport par mer, les tubes japonais sont 15 à 20% plus chers que les tubes analogues russes", explique-t-elle. Mais l'analyste de la société d'investissement Uralsib Nikolaï Sosnovski estime que la recherche de sources de financement est aujourd'hui plus importante pour Gazprom, par conséquent, les producteurs russes de tubes devront se résigner à perdre leur part dans ce projet.
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