On se sent bien à la campagne en été, surtout si ce n'est pas dans le Donbass à une époque de troubles pour l'Ukraine, mais dans la région de Rostov, bien paisible. Les réfugiés ukrainiens, forcés de fuir leur Patrie pour chercher un asile en Russie, comprennent mieux que quiconque ce contraste.
Les espoirs des habitants d'Ukraine de l'est, qui vivent depuis deux mois en état de guerre civile, reposaient sur l'arrivée au pouvoir du nouveau président Piotr Porochenko.
Cependant, en 12 jours depuis son investiture les opérations militaires dans le Donbass n'ont pas cessé et se sont même répandues dans toute la région.
Dans l'ensemble, les affrontements dans le sud-est ukrainien ont fait au moins plusieurs dizaines de victimes. Comme le rapportait une semaine plus tôt le ministère ukrainien de la Santé, parmi les victimes on compte plus de 200 civils, dont des femmes et des enfants.
Presque un paradis dans le camp Dmitriadovski
En dépit d'une grande affluence de réfugiés, on s'efforce de prendre soin de chacun d'eux dans la région de Rostov. Comme se confient certains réfugiés du camp, "nous ne mangions aussi bien à la maison qu'on nous nourrit ici".
L'ambiance dans le camp Dmitriadovski est étonnamment optimiste: le linge est pendu sur des cordes, le futur électorat ukrainien court en criant sur l'aire de jeux, un jeune homme joue de l'accordéon. On n'y trouve uniquement des réfugiés – environ 600 personnes, dont près de la moitié d'enfants.
"Nous sommes arrivés le 2 juin. Environ 45 personnes. On nous a immédiatement dit d'écrire la liste des choses dont nous avions besoin – nous n'avions pratiquement rien en arrivant. On l'a fait. Le soir même on avait déjà tout le nécessaire. Puis l'aide humanitaire et les sponsors sont arrivés", explique Lilia, une habitante de Slaviansk. Son mari est dans les troupes d'autodéfense, c'est la raison pour laquelle elle espère revenir rapidement chez elle.
L'espoir de revenir
Il existe la possibilité de rester ici. Selon les réfugiés, beaucoup se voient déjà proposer du travail et les bacheliers d'intégrer les universités régionales. On s'apprête à envoyer une partie des réfugiés dans des pensionnats de la région de Moscou.
Le personnel du ministère russe des Situations d'urgence travaille sur place et traite les requêtes pour délivrer des titres de séjour provisoires. Selon lui, personne n'a encore demandé le statut de réfugié, craignant des persécutions des autorités ukrainiennes après leur retour. "Mais si ces demandes étaient formulées, nous les examinerions", a déclaré une employée du ministère.
Comme il a été annoncé, on compte actuellement des dizaines de milliers d'Ukrainiens s'exilant en Russie pour fuir la zone de conflit, cependant, en effet, peu demandent le statut de réfugié.
Deux ambulances sont opérationnelles 24h/24 et des médecins travaillent au centre de soins du pensionnat. "Certains enfants étaient nerveux, puis ils se sont adaptés. Des psychologues travaillent sur place", a déclaré aux journalistes un médecin.
Les enfants ne sont plus nerveux – ils courent, jouent et s'amusent comme ils peuvent. On s'efforce de les occuper et les amuser. Pour les étudiants qui n'ont pas eu leur soirée de fin d'étude, il est prévu d'en organiser une cette semaine en Russie.
