Berlin prétexte une menace terroriste pour empêcher un rassemblement antigouvernemental

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Les autorités allemandes semblent éprouver un manque cruel de moyens pour réfréner les sentiments anti-immigration, qui ont atteint une ampleur sans précédent au sein de la population du pays après les attentats de Paris, écrit mardi 20 janvier le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Les autorités allemandes semblent éprouver un manque cruel de moyens pour réfréner les sentiments anti-immigration, qui ont atteint une ampleur sans précédent au sein de la population du pays après les attentats de Paris, écrit mardi 20 janvier le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Lundi, le mouvement des Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident, Pegida, a annoncé l'annulation de la manifestation prévue à Dresde le 19 janvier. Le rassemblement précédent, dans cette même ville, avait réuni un nombre record de 25 000 participants. Motif de l'annulation avancé par les forces de l'ordre? Les menaces adressées aux manifestants de la part d'islamistes radicaux. Mais on ignore qui cherchait réellement à intimider les Allemands avec une bombe. La montée de flèche de la popularité de Pegida en Allemagne, mais aussi dans d'autres pays où le mouvement a trouvé de nombreux adeptes, a clairement montré à la chancelière allemande Angela Merkel quelle était la position des électeurs vis-à-vis de la politique multiculturelle menée par Berlin.

Les leaders de Pegida espéraient rassembler 40 000 personnes le 19 janvier. Cependant, les services de sécurité allemands semblent s'être intentionnellement "lavé les mains" en refusant d'assurer la sécurité de la manifestation à Dresde, empêchant ainsi son déroulement. En fin de compte, l'annulation du rassemblement sous prétexte de menace terroriste – réelle ou fausse – n'a fait qu'apporter des points politiques supplémentaires aux dirigeants de ce mouvement.

La présidente du Front national Marine Le Pen a présenté son projet de programme d'actions pour la France et l'Europe afin de rassurer la société, effrayée par les attentats de Paris.

Les mesures qu'elle propose coïncident en grande partie avec les exigences des manifestants de Pegida. Dans un article du New York Times, Marine Le Pen critique la législation de l'UE – plus particulièrement l'idée de la libre-circulation des individus et des marchandises sur le Vieux Continent sans contrôle douanier national. Selon la présidente du FN, le terroriste qui a organisé la prise d'otages dans un supermarché casher parisien a reçu son fusil automatique de la part d'un complice en Belgique, puis l'a amené en France sans obstacles.

Seconde thèse de Le Pen: le pays ne parvient pas à assimiler un aussi grand nombre d'immigrés, dont une grande partie arrive clandestinement en profitant du régime de libre-circulation dans l'Europe unie. Le soutien par le président François Hollande de "certains fondamentalistes" en Syrie et son alliance avec les États qui financent les djihadistes, comme le Qatar et l'Arabie saoudite, exacerbent la situation d'après Marine Le Pen.

Quand les dirigeants européens prônent la liberté totale de la presse — comme l'a déclaré le premier ministre britannique David Cameron, dans une société libre existe aussi le droit d'offenser les sentiments religieux des autres —, ils incitent ainsi sciemment à la haine interreligieuse, ce dont profitent les islamistes radicaux utilisant la religion à des fins politiques. Mais cette liberté totale alimente la sympathie des Européens pour des partis d'extrême-droite qui promettent aux électeurs une "propreté raciale" et une élimination du multiculturalisme sous toutes ses formes.

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