Washington ne croit plus à la loyauté de l'UE

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L'article du Times coécrit pas le premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama reflète clairement les difficultés géopolitiques auxquelles sont confrontées Londres et Washington dernièrement, écrit vendredi 16 janvier le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

L'article du Times coécrit pas le premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama reflète clairement les difficultés géopolitiques auxquelles sont confrontées Londres et Washington dernièrement, écrit vendredi 16 janvier le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Bien évidemment, les deux dirigeants ont tenté de faire bonne figure, s'efforçant de montrer dans leurs déclarations - bien préparées par leurs services de presse - le caractère indestructible de l'union anglo-saxonne et la préoccupation pour les relations entre le Royaume-Uni et son ancienne colonie.

Hormis le discours traditionnel sur la lutte conjointe contre le terrorisme, le président et le premier ministre ont annoncé qu'ils avaient l'intention de "renforcer par tous les moyens l'économie britannique et américaine pour se protéger d'un nouveau déclin économique global". Une déclaration très révélatrice: il n'est pas question de surmonter ces difficultés dans le cadre du G20 ou d'autres structures internationales. Au contraire, Washington et Londres veulent renforcer avant tout leur union bilatérale pour combattre les difficultés économiques, en renonçant à ajuster leurs actions avec le reste du monde.

L'article souligne également l'entente entre Obama et Cameron pour "agir de concert et faire pression sur la Russie". Les deux dirigeants voient dans cette stratégie le noyau de leur amitié et ne prennent même pas la peine de mentionner la moindre recherche de compromis dans les relations avec Moscou.

Néanmoins, toute l'emphase de l'exclusivité américaine affichée dans cet article du Times n'a pas permis de voiler les problèmes éprouvés par les deux hommes politiques. Cameron, qui s'est engagé sur le chemin de la sortie de l'UE, est conscient du fait qu'en quittant l'Europe unie les Britanniques pourraient se retrouver dans une effrayante solitude. Il cherche donc à préparer le terrain en montrant à l'opinion publique britannique que Londres dispose d'un allié encore plus influent que les bureaucrates bruxellois.

Obama affiche également dans cet article sa déception vis-à-vis de l'UE. Contrairement au Royaume-Uni, docile, Washington s'indigne que les Européens ne suivent pas la directive d'une confrontation à long terme avec Moscou et rétablissent leurs relations avec la Russie sous tout prétexte. Cette désobéissance irrite la Maison blanche qui, d'ailleurs, n'a jamais vraiment cru en la loyauté ostentatoire de l'Europe et n'y croit plus du tout aujourd'hui. Au lieu de geler définitivement les relations avec la Russie, comme l'exigent les politiciens américains, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a, au contraire, donné le feu vert pour rétablir la coopération avec le Kremlin.

Cette initiative contraste avec le ton de l'article d'Obama et Cameron, qui ne proposent qu'un seul type de dialogue avec Moscou - une confrontation jusqu'à la victoire totale sur l'ennemi.

Le nouveau cadre des relations UE-Russie suggéré par Mogherini aux ministres européens des Affaires étrangères ne convient absolument pas à Washington. Cet article dans le Times est ainsi une sorte de programme de politique étrangère présenté par ces deux dirigeants de l'union anglo-saxonne invitant les représentants du Vieux Continent les plus opposés à la Russie à y adhérer. Tandis que les propositions de Mogherini reflètent l'opinion d'un autre pôle de l'Europe unie. Les pays qui en font partie prônent la poursuite du règlement du conflit en Ukraine au "format Normandie" avec la participation de la France, de l'Allemagne, de l'Ukraine et de la Russie et s'opposent à la politique d'isolement de Moscou qui ne profite économiquement qu'à un seul pays - les USA.

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