L'Occident doit dialoguer avec Moscou (Mogherini)

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Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, appelle à un dialogue direct avec Moscou sur toutes les questions internationales importantes, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, appelle à un dialogue direct avec Moscou sur toutes les questions internationales importantes, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

D'après la chef de la diplomatie européenne, l'UE, qui souffre actuellement d'un manque d'unité en politique étrangère, fait face à trois conflits principaux: la crise ukrainienne - qui affecte directement les relations russo-européennes - la situation au Proche-Orient et en Lybie.

Elle indique également que la Russie joue un rôle majeur dans toutes ces dossiers critiques. Quant au conflit ukrainien, Federica Mogherini estime que l'objectif principal est actuellement de trouver une solution convenable.

"Même à Kiev, tout le monde réfléchit aux moyens de mettre fin à cette politique d'opposition à Moscou, affirme la première diplomate de l'UE. La situation actuelle étant très difficile pour la Russie, il est dans son intérêt de contribuer réellement à la résolution du conflit. Et nous savons parfaitement qu'elle joue un rôle très important non seulement en Ukraine mais aussi en Syrie, en Iran, au Proche-Orient et en Lybie". Elle souligne également la nécessité d'être "plus responsable" dans le règlement de ces questions.

Federica Mogherini est par ailleurs certaine que les relations entre Kiev et Moscou doivent atteindre l'équilibre qui leur manque actuellement.

D'une part l'Union européenne doit, selon elle, soutenir l'Ukraine qui fait face à des problèmes économiques très graves. D'autre part il lui faut établir avec la Russie un dialogue "direct" concernant les relations bilatérales et le rôle de Moscou dans la résolution des situations de crise. "Tous les pays occidentaux veulent renoncer à la logique de confrontation frontale", affirme Federica Mogherini.

Bientôt, l'UE aura l'occasion de mettre tous ces vœux en pratique. Le 19 janvier, Bruxelles accueillera une nouvelle rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée aux relations avec la Russie. D'après Federica Mogherini, l'UE envisage d'organiser une discussion "honnête" et d'évoquer toutes les questions d'actualité.

Pour sa part, le président autrichien Heinz Fischer a mis en garde l'UE contre un renforcement éventuel de la pression sur Moscou. "Il est stupide et dangereux de croire que des sanctions sont en mesure d'affaiblir la Russie ou de faire pression sur elle pour remplir certains objectifs politiques", a-t-il souligné. Selon lui, l'UE a "surestimé" l'attractivité de son accord d'association pour l'Ukraine et mis ce pays devant un choix difficile entre l'Europe et la Russie. Actuellement, le règlement de la crise ukrainienne nécessite le respect du cessez-le-feu à l'est de l'Ukraine et un "dialogue raisonnable, qui ne vise pas une escalade mais un apaisement des tensions".

Un renforcement éventuel des sanctions contre la Russie ne pourra qu'aggraver la situation sans permettre d'atteindre une "solution coordonnée", estime-t-il. Et d'ajouter: "L'Europe et la Russie doivent maintenir la porte ouverte, notamment dans le domaine économique". Quant aux affirmations selon lesquelles la stratégie occidentale envers la Russie est un sans-faute, le président les considère comme des propos "de courte vue" et "erronés du point de vue historique" compte tenu, par exemple, de l'élargissement de l'Otan vers l'est.

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