La présidente brésilienne bientôt au tribunal?

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Les autorités de la ville américaine de Providence ont initié en fin de la semaine dernière un procès contre l'entreprise pétrolière publique brésilienne Petrobras et plusieurs de ses dirigeants, écrit lundi le 29 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les autorités de la ville américaine de Providence ont initié en fin de la semaine dernière un procès contre l'entreprise pétrolière publique brésilienne Petrobras et plusieurs de ses dirigeants, écrit lundi le 29 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Ainsi la présidente du Brésil Dilma Rousseff, qui a dirigé le conseil d'administration de Petrobras, devrait être convoquée au tribunal pour témoigner sur cette affaire de corruption.

Plusieurs investisseurs privés avaient déjà porté plainte contre Petrobras mais c'est la première fois que des autorités municipales lancent une telle initiative. D'après les plaignants, Petrobras a trompé les investisseurs en communiquant un prix trop élevé pour ses actifs, dont le coût réel a chuté suite à un scandale de corruption de grande envergure autour de l'entreprise brésilienne.

Selon le bureau d'avocats Labaton Sucharow, Providence a porté plainte non seulement contre la société pétrolière en général, mais aussi contre plusieurs de ses dirigeants qui devraient donc se présenter à la barre pour se défendre. Parmi eux: la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui a présidé le conseil d'administration de Petrobras pendant sept ans, jusqu'à 2010, et le ministre des Finances Guido Mantega dont le mandant prend fin le 31 décembre.

Les avocats américains estiment que ces 14 personnes, y compris Rousseff et Mantega, auraient pu profiter des affaires illégales de Petrobras. Elles pourraient donc faire face à des accusations en rapport avec la création des obligations américaines de Petrobras, qui avaient nécessité un rapport falsifié sur l'activité de l'entreprise.      
D'après le parquet brésilien, ce scandale implique 39 personnes accusées de corruption, de blanchiment d'argent et même de racket, ainsi que d'organisation d'un cartel criminel visant à augmenter les prix de certains projets et transmettre l'argent à l'économie de l'ombre pour payer les services de fonctionnaires corrompus. Les dirigeants d'OAS, de Camargo Correa, d'UTC Engenharia, de Galvao Engenharia, de Mendes Junior et d'Engevix encourent jusqu'à 20 ans de prison.

"La question de la corruption chez Petrobras a été soulevée lors de la récente campagne présidentielle, explique Zbignev Ivanovski, chef du Centre d'études politiques auprès de l'Institut de l'Amérique latine. Mais le problème est en réalité beaucoup plus profond qu'on ne le pensait initialement. Ce scandale s'est étendu hors du Brésil et la Securities and Exchange Commission américaine a demandé à Petrobras de présenter tous les documents relatifs à l'enquête. Lors de la cérémonie récente de remise de la carte de chef d’État à Dilma Rousseff pour la période du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2018, la présidente a promis de consacrer son mandat à la reconstruction de Petrobras et d'en faire une "source d'énergie transformatrice" pour le pays. Elle a déclaré que la lutte contre la corruption devrait être une cause prioritaire pour l’État, le gouvernement et toute la société".

Le dernier sondage réalisé par l'institut Ibope montre que le scandale Petrobras n'a pas, pour le moment, affecté la côte de popularité de Dilma Rousseff qui a même augmenté jusqu'à 52%.

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