Moldavie: le parti pro-russe exclu des législatives?

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A deux jours des législatives moldaves, le nouveau président roumain Klaus Iohannis visite aujourd'hui Chisinau, pour soutenir le choix européen de la Moldavie, écrit vendredi 28 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

A deux jours des législatives moldaves, le nouveau président roumain Klaus Iohannis visite aujourd'hui Chisinau, pour soutenir le choix européen de la Moldavie, écrit vendredi 28 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Aujourd'hui également sera dévoilée la configuration du nouveau gouvernement moldave. Si la Cour suprême de justice décidait de disqualifier le parti prorusse Patria de la course électorale, alors les communistes auraient carte blanche pour constituer la majorité parlementaire. En s'unissant avec les démocrates, ils préserveraient les priorités occidentales de la politique étrangère du pays, selon les experts.

La visite de Klaus Iohannis en Moldavie survient en pleine lutte électorale, alors que la Cour d'appel moldave a décidé hier d'annuler l'enregistrement du parti prorusse Patria.

A la demande de la direction du parti, cette question sera examinée aujourd'hui par la Cour suprême de justice. "La cour examine ces affaires en priorité donc le sort de Patria sera connu avant les élections du 30 novembre", remarque Anatol Taranu, directeur du Centre de recherches stratégiques et de consultations politiques Politicon. L'expert admet que le parti dirigé par Renato Usatii, qui fait partie des cinq politiciens moldaves les plus populaires, pourrait être disqualifié. "Dans ce cas, l'électorat de Patria se répartirait entre les partis de gauche – les communistes et les socialistes. Le soutien du PC serait alors plus important et il entrerait au parlement avec le meilleur résultat, devenant ainsi décisif dans la constitution de la coalition dirigeante. Comme Vladimir Voronine, chef du PC, a déjà renoncé au slogan "Pour l'Union douanière" et déclaré qu'il n'exigerait pas l'annulation de l'accord entre l'UE et la Moldavie, son alliance avec un parti pro-européen est fort probable - certainement avec le Parti démocrate. Dans ce cas, le cap de la Moldavie en direction de l'UE serait maintenu", explique l'expert.

Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui parlent des communistes comme d'un élément consolidant pour la nouvelle coalition dirigeante. Avec la sortie de Patria du champ électoral, les communistes hériteraient d'un rôle de modérateur dans la formation politique du pays. En s'alliant avec les socialistes ils pourraient amorcer un virage vers l'est, mais en créant une coalition avec les partis pro-européens ils maintiendraient le cap actuel vers l'UE. Mais Voronine est depuis longtemps en désaccord avec les socialistes, qui ont quitté à une époque les rangs du PC. Ce sont "des traîtres et des déserteurs" selon le chef du PC. Une coalition des communistes avec les démocrates est donc plus plausible.

Certains experts n'écartent pas la possibilité d'un autre scénario. Le politologue Vitali Andrievski admet que la Cour suprême de justice puisse autoriser le parti Patria et son leader à participer aux législatives.

L'analyste Alexei Tulbure estime que la décision de la Commission électorale centrale (CEC) d'exclure Patria de la liste électorale signe la "fin de la démocratie moldave". "Même les assassins sont jugés en respectant les règles alors qu'en Moldavie, on retire de la course l'un des leaders sans informer son représentant des raisons de cette décision", déclare-t-il.

Quant au parti Patria, le secrétaire de la CEC Iurie Ciocan a déclaré hier: "Nous avons des preuves selon lesquelles cette formation politique est financée de l'étranger et n'a pas déclaré les fonds utilisés dans la campagne électorale". Et d'ajouter qu'il existe suffisamment d'éléments pour retirer Patria de la course électorale.

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