Netanyahu veut octroyer aux Juifs des droits exclusifs

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Le gouvernement israélien a préparé un projet de loi définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le gouvernement israélien a préparé un projet de loi définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le premier ministre Benjamin Netanyahu affirme que cette proposition garantit l'égalité de tous les citoyens mais les députés palestiniens estiment que cette démarche porte atteinte aux droits de la minorité arabe, aux principes démocratiques et pourrait tendre encore davantage les relations avec les Palestiniens. Selon l'une des versions du projet qui sera examinée par la Knesset, la langue arabe pourrait être privée de son statut officiel.

Ce projet de loi a bien été soumis au parlement mais a suscité d'abord de sérieuses divergences au sein même du gouvernement. Le ministre des Finances Yaïr Lapid et la ministre de la Justice Tzipi Livni s'y sont opposés car selon eux, il s'agit d'une menace pour les valeurs démocratiques d'Israël et une discrimination envers les minorités non-juives.

La Knesset procédera à un vote préalable mercredi. La formulation définitive du projet de loi n'a pas encore été rendue publique mais selon l'une des versions, l'arabe pourrait cesser d'être la seconde langue officielle du pays et ne bénéficier que d'un statut particulier. L'hébreu serait ainsi l'unique langue nationale officielle.

Si ce texte était adopté par la Knesset, il s'agirait d'une loi fondamentale similaire à un amendement à la Constitution. Netanyahu a qualifié cette proposition de "démarche nécessaire" dans le but d'équilibrer la nature "juive et démocratique" d'Israël. Selon le premier ministre, tous les citoyens ont des droits égaux mais seuls les Juifs ont des droits nationaux, y compris celui d'immigrer en Israël.

Les Arabes représentent près de 20% de la population. Comme l'affirme le journal londonien Times, ils subissent déjà une discrimination de fait. "Et avec cette loi, ils se transformeront définitivement en individus de deuxième rang", pense Ahmed Tibi, le doyen arabe du parlement israélien. "La loi proposée confirme que le prétendu État hébreu démocratique n'est rien de plus qu'une fiction", a-t-il déclaré.

Les Arabes, mais aussi des scientifiques juifs éminents sont préoccupés par les actions du gouvernement. Avinoam Bar-Yosef, président du centre de recherche Jewish People Policy Institute de Jérusalem, pense qu'elles feront "tache sur la réputation d'Israël aux yeux du monde libre".

Selon des diplomates russes, chercher à reconnaître Israël comme un État-nation dans les circonstances actuelles est risqué car cela pourrait accroître la tension. Cette question devrait être soulevée au niveau interétatique, c'est-à-dire après la création d'un État palestinien.

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