L'Europe impuissante face au retour des jihadistes

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Hans-Georg Maassen, chef de l'Office fédéral allemand de protection de la Constitution, a annoncé à ses compatriotes la mort de 60 citoyens allemands qui combattaient en Irak et en Syrie du côté de l’État islamique (EI) et d'autres organisations extrémistes, écrit mardi 25 novembre le quotidien Novye Izvestia.

Hans-Georg Maassen, chef de l'Office fédéral allemand de protection de la Constitution, a annoncé à ses compatriotes la mort de 60 citoyens allemands qui combattaient en Irak et en Syrie du côté de l’État islamique (EI) et d'autres organisations extrémistes, écrit mardi 25 novembre le quotidien Novye Izvestia.

Au total, selon les spécialistes allemands, plus de 500 citoyens du pays ont rejoint le jihad au Moyen-Orient. Certains d'entre eux (environ 200) sont déjà revenus en Allemagne et représentent une sérieuse menace à la sécurité nationale. Des citoyens d'autres pays européens ayant combattu sous le drapeau noir du jihad reviennent également chez eux.

L'Europe ne doit donc pas seulement faire face à la crise économique. Des "jihadistes européens" – des musulmans extrémistes détenant un passeport de l'UE partis au Moyen-Orient "combattre les infidèles" et "construire un califat contemporain" – commencent à revenir d'Irak et de Syrie. La plupart de ceux qui sont restés en vie reviennent persuadés de la justesse de l'islam radical et prêts à appliquer  dans leur pays les compétences acquises au Moyen-Orient.

Bruxelles estime à 3 000 personnes le nombre total de combattants européens, dont la moitié seraient membres de l'EI.

Le plus simple, pour parer cette menace, serait d'empêcher les "jihadistes européens" de partir au Moyen-Orient. Cependant, la démocratie européenne – comprendre: la fierté de la Commission européenne et du Parlement européen – fait obstacle. Il est extrêmement difficile d'interdire les voyages au Moyen-Orient par un tribunal. D'autant que les extrémistes ne crient pas sur les toits leurs intentions et se rendent en Syrie et en Irak secrètement, le plus souvent via la Turquie.

Certains pays européens ont déjà entrepris de durcir la législation pour empêcher ces extrémistes de rentrer librement dans leur pays. Cependant, il est très difficile de prouver au tribunal leur participation à des opérations militaires, qui plus est s'ils ont commis des crimes.

Mais il est plus compliqué encore de déterminer qui de ces "fils prodigues" a été déçu par le jihad et voudrait revenir à une vie paisible, et qui a l'intention de poursuivre son combat dans son pays.

Bien évidemment, les membres de l'UE devraient lutter ensemble contre cette menace commune mais la démocratie, tant vantée, pose problème. Dublin échange avec Londres des informations détaillées sur les individus suspectés d'avoir des liens avec les jihadistes qui reviennent du Moyen-Orient. Les autorités surveillent tous les aéroports et les ports européens. La ministre irlandaise de la Justice Frances Fitzgerald estime que cette mesure est efficace et suggère de l'appliquer sur l'ensemble du continent. Cependant, une loi similaire concernant uniquement les aéroports est à l'étude au Parlement européen depuis deux ans. Les députés n'arrivent toujours pas à l'adopter par crainte que ces mesures n'enfreignent les droits des Européens.

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