Le Front national emprunte 9 millions d'euros à une banque russe

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Le Front national (FN) a obtenu, selon les médias français, un crédit de 9 millions d'euros de la banque russe First Czech Russian Bank, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le Front national (FN) a obtenu, selon les médias français, un crédit de 9 millions d'euros de la banque russe First Czech Russian Bank, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Cette histoire fait débat en France, mais ne s'inscrit pas moins dans la logique des relations franco-russes contemporaines.

L'obtention d'un prêt de 9 millions d'euros par le FN, dont 2 millions ont déjà été versés dans les caisses du parti, a été rapportée par Mediapart. La First Czech Russian Bank s'est refusé à tout commentaire.

Cette banque a été fondée en 1996 à Moscou "pour favoriser les échanges commerciaux et les projets d'investissement de la Russie et de la République tchèque".

"J'aurais préféré une banque française, cela aurait été plus pratique. Nous avons longtemps cherché un créancier, y compris pour nos campagnes électorales. Cependant nos banques, comme la plupart des banques européennes, ne veulent pas prêter le moindre euro au FN", explique le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just. Ce dernier est persuadé qu'il ne s'agit pas de la réputation du FN – beaucoup de partis éprouvent actuellement des problèmes pour obtenir des prêts.

Selon la législation française, les partis politiques peuvent emprunter de l'argent pour financer leurs campagnes électorales à n'importe quelle banque – dans la limite du quota financier autorisé. A l'issue des élections, l’État rembourse cet argent. L'an dernier, le scandale des comptes de campagne de l'ex-président Nicolas Sarkozy avait terni ce procédé. Le Conseil constitutionnel avait privé l'UMP du remboursement de 47,5% des dépenses de campagne, et les partisans de l'UMP ont dû récolter presque 11 millions d'euros pour rembourser la dette. Dans ces conditions, octroyer un prêt au FN opposé aux principaux partis politiques français semble être un pari risqué.

La légalité de l'opération avec la First Czech Russian Bank n'est pas remise en question. En revanche, selon la presse française, peu croient que la "banque russe" a considéré cette opération comme une transaction ordinaire et accordé ce prêt sans l'aval des autorités. "En prévision du congrès du FN, ce financement soulève la question d'une éventuelle ingérence dans la vie politique française", met en garde Mediapart.

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