Embargo de Moscou: l'UE promet une aide aux producteurs baltes

S'abonner
Le commissaire européen à l'agriculture et au développement rural Phil Hogan a annoncé que l'UE comptait allouer plus de 28 millions d'euros aux producteurs de lait des pays baltes pour minimiser les pertes subies à cause des sanctions russes, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Le commissaire européen à l'agriculture et au développement rural Phil Hogan a annoncé que l'UE comptait allouer plus de 28 millions d'euros aux producteurs de lait des pays baltes pour minimiser les pertes subies à cause des sanctions russes, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Néanmoins, la Commission européenne n'a pas encore pris de décision officielle à ce sujet et "le soutien de l'UE ne pourra pas niveler complètement l'impact négatif de l'embargo russe", selon le ministre estonien de l'Agriculture Ivari Padar.

Selon les premières informations, ces compensations seront réparties entre les trois pays baltes en fonction de leurs quantités de production selon les quotas laitiers de 2013-2014. L'Estonie pourrait bénéficier de 6,9 millions d'euros, 7,7 millions pour la Lettonie et 14,1 millions pour la Lituanie. L'argent alloué est supposé compenser la différence des prix d'achat et pourrait être distribué fin 2014 ou début 2015. Dans le même temps, les pertes du secteur laitier en Lituanie après la perte du marché russe s'élèvent à 32 millions d'euros, en Estonie à 43 millions d'euros et en Lettonie à 7,9 millions d'euros.

La Russie a interdit, depuis le 7 août dernier, l'importation de produits laitiers, de viande, de fruits et légumes en provenance des pays de l'UE, de Norvège, des USA, du Canada et d'Australie suite aux sanctions adoptées par ces pays en rapport avec les événements en Ukraine. A l'époque déjà, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) avait calculé que la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie seraient les plus touchées en UE par l'embargo alimentaire russe. Et le secteur viande-lait n'est pas le plus "critique": les fruits et légumes sont touchés davantage car ces produits ont une date de péremption limitée.

Selon une note analytique préparée par l'Institut estonien de la conjoncture, l'Estonie doit désormais chercher de nouveaux marchés d'écoulement pour ses produits, dont le volume total s'élève à 150 millions d'euros par an (75 millions d'euros concernés par l'interdiction directe des exportations estoniennes en Russie, et 75 millions d'euros de pertes suite à l'impact indirect des sanctions de rétorsion russes). Selon la directrice de l'Institut Marje Josing, la mesure la plus douloureuse a été l'interdiction d'exporter en Russie du fromage (27 millions d'euros), d'autres produits laitiers (15 millions d'euros), ainsi que du poisson et des produits halieutiques (15 millions d'euros).

La situation est tout aussi difficile en Lettonie. Si avant l'adoption de sanctions russes le prix d'achat du lait y était de 296 euros la tonne, il a chuté jusqu'à 220 euros en octobre. Les fermiers baltes vendent aujourd'hui leur lait en-dessous du coût de production et risquent des amendes pour infraction aux quotas de production. La situation se complique en raison de la hausse prévue des tarifs d'électricité. Si le secteur laitier letton ne recevait pas rapidement l'aide supplémentaire promise par l'UE, les fermiers du pays pourraient participer à des manifestations à Bruxelles aux côtés des paysans lituaniens. Toutefois, les autorités lettones promettent à l'UE que l'affaire n'ira pas jusque-là. Lors d'une récente réunion avec des représentants du secteur laitier, le président letton Andris Berzins s'est dit prêt à tout pour que l'UE indemnise les pertes des fermiers locaux.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала