Moscou et Berlin veulent réanimer le plan de paix pour l'Ukraine

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Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier s'est rendu hier à Moscou pour la première fois depuis le début de la crise ukrainienne, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier s'est rendu hier à Moscou pour la première fois depuis le début de la crise ukrainienne, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Il devait s'entretenir avec son homologue russe Sergueï Lavrov pour réanimer les accords de Minsk de septembre que Kiev et l'Occident semblent avoir décidé d'enterrer. Après avoir reconnu que cette entente n'était pas parfaite, les ministres ont prévenu qu'il n'existait pourtant aucune alternative raisonnable.

Leur entretien a duré une heure et, à en juger par l'expression des ministres à la sortie, il a été tendu. Même si leur appréciation des causes de la crise ukrainienne et de la situation actuelle dans le Donbass diverge, Sergueï Lavrov et Frank-Walter Steinmeier ont tout de même été unanimes quant à la nécessité de mettre en œuvre – en fait de réanimer – les accords de Minsk de septembre, rappelant qu'ils restaient le seul document visant le règlement du conflit signé par les deux parties impliquées.

Plus tôt, lord d'une conférence de presse conjointe avec Frank-Walter Steinmeier, le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a noté qu'il considérait le format de Genève - en présence des représentants des USA et de l'UE, mais sans les délégués du sud-est de l'Ukraine - comme l'un des plus appropriés pour les négociations sur la situation dans le sud-est du pays. Le format de Minsk inclut, hormis les représentants de Kiev, les indépendantistes ainsi que des médiateurs de Russie et de l'OSCE.

Sergueï Lavrov n'a pas pu retenir un sarcasme en commentant la déclaration de Iatseniouk: "L'Ukraine connaît aujourd'hui un cafouillage constitutionnel et on ignore qui est responsable de quoi mais d'après moi, tout le monde s'entend pour dire que c'est le président qui gère la politique étrangère et l'armée. Néanmoins, Arseni Iatseniouk donne son avis sur tous les sujets de la vie nationale et étrangère". Le ministre russe a rappelé que la signature d'Iatseniouk lui-même se trouvait en bas de l'accord du 21 février (rompu le surlendemain), et de la déclaration de Genève du 17 avril (dont les conditions n'ont jamais été remplies).

Lavrov et Steinmeier sont également d'accord sur les mesures à entreprendre en priorité pour réanimer le processus de Minsk: définir clairement la ligne de démarcation entre les territoires contrôlés par Kiev et les indépendantistes, séparer les troupes et commencer le retrait du matériel lourd, mettre en place une zone démilitarisée et assurer la possibilité du contrôle de l'OSCE. Le ministre russe a appelé à concentrer les efforts sur la motivation des parties à remplir ces termes "au lieu de faire des déclarations paniquées dissimulant en fait une volonté de faire échouer  tout effort de mettre en œuvre les accords de Minsk". Le ministre allemand a reconnu honnêtement qu'il n'y avait aucune raison particulière d'être optimiste. Et de poursuivre que le problème du "surplace" des accords de Minsk préoccupait ses collègues de l'UE, rencontrés la veille à Bruxelles. "Mais même si nous pouvons nous reprocher mutuellement d'enfreindre leurs termes, nous devons tenter de les mettre en application et de rattraper le temps perdu", a-t-il déclaré.

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