Mogherini: Il serait magnifique que nous puissions renoncer aux sanctions

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Dans une interview accordée à six journaux européens le jour de sa prise de fonctions, la nouvelle haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, l'Italienne Federica Mogherini, remet en question l'efficacité des sanctions contre la Russie et affirme qu'il faut coordonner la politique étrangère européenne, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Dans une interview accordée à six journaux européens le jour de sa prise de fonctions, la nouvelle haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, l'Italienne Federica Mogherini, remet en question l'efficacité des sanctions contre la Russie et affirme qu'il faut coordonner la politique étrangère européenne, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Mme Mogherini estime qu'il faudrait la concentrer entre les mêmes mains et subordonner les intérêts nationaux à l'intérêt général.

Bien que Federica Mogherini ait signé le communiqué qualifiant d'illégitimes les élections dans l'est de l'Ukraine, elle a toutefois souligné le besoin d'écouter les signaux de Moscou. Selon Mogherini, dont les propos ont été rapportés par le quotidien Süddeutsche Zeitung, la volonté du ministère russe des Affaires étrangères de respecter l'expression de la volonté du peuple ukrainien donne à la Commission européenne des raisons d'être optimiste et "une certaine marge de manœuvre". Mogherini ne veut pas, non plus, rompre les contacts avec Moscou.

L'UE commence à douter de l'utilité des sanctions contre Moscou >>

La haute représentante pour les affaires étrangères de l'UE craint qu'après les élections ukrainiennes les accords de Minsk puissent perdre leur signification, ce qui n'est pas surprenant étant donné l'intention de Kiev de reconquérir les territoires de l'est. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine, a notamment déclaré au quotidien Bild: "Nous reprendrons l'est de l'Ukraine".

"Nous devrons compter jusqu'à cent mille avant d'annoncer l'échec des accords de Minsk", a déclaré Federica Mogherini en soulignant qu'hormis la Russie et l'UE, l'Ukraine était la première intéressée par la poursuite du processus de paix. A l'unisson avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la chef de la diplomatie de l'UE a souligné l'importance des décisions politiques: "Avant de renoncer au processus politique, qui nous a apporté un peu d'espoir, nous devons revoir plus d'une fois les mesures que nous prenons. Il serait très compliqué de recommencer ce processus pour la troisième ou quatrième fois".

Soulignant qu'il était plus difficile de poursuivre ce processus aujourd'hui qu'avant les élections, Federica Mogherini a remis en question la nécessité des sanctions. Elle reconnaît qu'elles "affectent l'économie russe, les dirigeants russes et leur entourage proche", mais la diplomate a néanmoins ajouté qu'il n'était pas certain que ces mesures changent la politique étrangère de Moscou. " Il serait magnifique que nous puissions renoncer aux sanctions", a déclaré Federica Mogherini. Et d'ajouter: "Cela signifierait que la crise en Ukraine est réglée, alors que ce n'est pas encore le cas". Elle a fermement l'intention de cesser d'employer la pression, y compris par le biais des sanctions, estimant qu'il faut utiliser la diplomatie.

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