Internet: un agrégateur suspecté de loyauté excessive envers le Kremlin

© Flickr / Mikhail SerbinRBC Daily
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Influent auprès des spécialistes occidentaux, l'agrégateur d'actualités Johnson’s Russia List (JRL), spécialisée sur la Russie, est suspecté de loyauté excessive envers Moscou, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

Influent auprès des  spécialistes occidentaux, l'agrégateur d'actualités Johnson’s Russia List (JRL), spécialisée sur la Russie, est suspecté de loyauté excessive envers Moscou, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

Selon le BuzzFeed, ce site sollicité par les journalistes, les scientifiques et les analystes à travers le monde a commencé à ajouter à son flux un nombre conséquent d'actualités rapportées par les médias publics russes et imposerait ainsi à ses lecteurs la "vision du Kremlin" sur les événements en Ukraine.

La sélection d'actualités de JRL est quotidiennement envoyée par courriel à ses abonnés. Cette ressource publie également des actualités sur la Russie sur sa page Twitter, à laquelle sont abonnés près de 7 500 utilisateurs.

Depuis le début de la crise ukrainienne, JRL a commencé à inclure dans son flux de plus de plus de médias publics russes et d'autres ressources sympathisant avec la version russe des faits, affirme BuzzFeed. Le fondateur de l'agrégateur David Johnson s'est notamment querellé avec des journalistes sur Twitter sur les événements en Ukraine. Il a supprimé son compte (@RussiaDavid) il y a près d'une semaine.

David Johnson a lancé son service en 1996, peu de temps avant la présidentielle en Russie. A l'époque il s'agissait de l'unique site d'actualités pour les Occidentaux en relation avec la Russie, ce qui lui a valu le respect dans le milieu académique comme parmi les journalistes et les politiciens. JPL se positionne comme un "must read" pour les étudiants, les enseignants, les hauts fonctionnaires et les journalistes.

La description de l'agrégateur indique qu'il est sollicité aussi bien en Russie que dans l'espace postsoviétique, car il permet de comprendre "comment la Russie est perçue à l'étranger". D'après les statistiques des "j'aime" sur sa page Facebook, sur près de 3 000 abonnés 35% vivent aux USA, 12% en Russie, 6% au Royaume-Uni et 3,5% en Allemagne.

Le New York Times qualifie Johnson d'"observateur possédé de la Russie". Depuis le début, Johnson s'est efforcé de ne pas aligner son agrégateur sur les médias populaires aux USA, comme le NYT. Par exemple, selon lui, ce quotidien "a diabolisé l'opposition anti-Eltsine" soutenue par Johnson en prévision de l'élection de 1996.

Dix ans plus tard, dans une interview accordée à Moscow News, Johnson a déclaré qu'il était sceptique vis-à-vis de Boris Eltsine, puis de son successeur Vladimir Poutine. Par la suite, son avis sur le deuxième président russe s'est amélioré: "Je pense que Poutine et la Russie sont présentés dans les médias occidentaux dans des couleurs trop sombres".

Puis son aversion pour Poutine a cédé place à la sympathie: en 2005 il parlait avec enthousiasme de son entretien avec le président russe. "C'est une personnalité impressionnante avec une puissante énergie. Il peut librement parler de thèmes divers et variés", témoignait alors Johnson, notant le penchant du président russe à écouter l'avis de la communauté d'experts internationale.

Aujourd'hui, la Liste russe de Johnson se présente comme un "projet" de l'Institut d'études européennes, russes et eurasiatiques à l'Université George Washington.

Le directeur de l'institut Peter Rollberg conteste les griefs concernant la partialité de JRL. Selon lui, les médias publics russes sont un antidote nécessaire aux médias américains. "En ce qui concerne l'inclusion de tels ou tels articles dans le flux diffusé, je pense que David Johnson fournit une tribune pour les opinions à peine représentées dans le champ médiatique aux USA, et je suis d'accord avec lui là-dessus", conclut-il.

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