Rosneft propose sa réponse aux sanctions occidentales

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La compagnie pétrolière russe Rosneft a proposé au président Vladimir Poutine un ensemble de mesures de soutien économique dans le contexte de la crise et des sanctions, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

La compagnie pétrolière russe Rosneft a proposé au président Vladimir Poutine un ensemble de mesures de soutien économique dans le contexte de la crise et des sanctions, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

La liste de ces mesures est grande et va de la restriction de l'enfouissement des déchets nucléaires à l'expropriation de fait des équipements étrangers. Certaines mesures ressemblent à une attaque flagrante pas tant contre l'Occident que Gazprom, dont les positions sur le marché gazier Rosneft cherche à disputer. Dans l'ensemble, la compagnie exige des privilèges sans précédent pour le secteur et elle-même. Les sources interrogées jugent ces aspirations légitimes mais difficiles à réaliser.

La liste des mesures proposées par Rosneft frappe l'imagination, selon les sources. Elle propose de restreindre la coopération internationale pour l'exploitation des modules russes de l'ISS, d'interdire l'enfouissement des déchets nucléaires des pays de l'UE et des USA, ainsi que de pouvoir saisir les biens de ces pays et de leurs citoyens sur le territoire russe à titre de mesures provisionnelles pour les contrats non honorés et d'exiger des compagnies du secteur pétrolier et gazier de rembourser les dettes auprès des banques européennes et américaines uniquement sur décision de la Banque de Russie. Sans oublier l'initiative d'instaurer un moratoire sur l'extradition des équipements pétroliers et gaziers déjà importés en Russie – c'est-à-dire une expropriation du matériel des compagnies occidentales pétrolières, gazières et de service, a ajouté une source.

Les Européens sont susceptibles d'être les plus touchés par la mise en œuvre de ces mesures. En particulier, Rosneft propose d'instaurer un prépaiement à hauteur de 100% pour les fournitures de gaz en UE.

Rosneft suggère également de se concentrer sur l'Asie-Pacifique en stimulant les exportations dans cette région en adoptant des taxes douanières préférentielles pour le gaz à hauteur de 10% au lieu de 30% actuellement, ainsi que d'accorder l'accès au gazoduc pour les producteurs de gaz indépendants de Sibérie orientale et d'Extrême-Orient.

Parmi les propositions de Rosneft, beaucoup de points visent clairement non seulement l'UE et les USA, mais également Gazprom, souligne une source. Gazprom s'est refusé à tout commentaire à ce sujet.

Valeri Nesterov de Sberbank Investment Research reconnaît que les initiatives de Rosneft ressemblent à un élément de concurrence avec Gazprom. Selon l'expert, le géant gazier ne souhaite pas instaurer un prépaiement à hauteur de 100% pour les livraisons de son gaz en Europe: c'est un "outil d'urgence" utilisé dans des situations complexes, comme aujourd'hui avec l'Ukraine. Les paiements des consommateurs européens sont stables et ils contesteront très certainement de telles mesures, cela pourrait provoquer une irritation, estime l'expert. L'abandon du projet South Stream n'est pas non plus dans l'intérêt de Gazprom. Cela signifie que le holding gazier resterait dépendant de l'Ukraine où la situation est instable.

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