Ukraine: y a-t-il une vie après les élections?

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Il est trop tôt pour commenter les résultats des législatives en Ukraine car la Commission électorale centrale devrait dépouiller les bulletins pendant une semaine, écrit lundi 27 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Il est trop tôt pour commenter les résultats des législatives en Ukraine car la Commission électorale centrale devrait dépouiller les bulletins pendant une semaine, écrit lundi 27 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Mais certaines tendances générales, tant en politique qu'au sein de la population, étaient déjà claires avant les élections. Aucune surprise n'est attendue: le parti politique Bloc de Piotr Porochenko  avait pris beaucoup d'avance, pendant la campagne, sur les autres partis. Mais cette fois, Porochenko sera aux prises avec d'autres problèmes: il devra constituer une majorité parlementaire et une nouvelle coalition. Il a très peu de chance de former une majorité avec son propre parti – selon des informations, la sous-secrétaire d'Etat américaine Victoria Nuland a mis en garde le président ukrainien contre de telles tentatives au cours de sa récente visite à Kiev.

Et c'est bien logique: les USA souhaitent que le premier ministre actuel, Arseni Iatseniouk, fasse non seulement partie de la coalition mais qu'il soit également reconduit à son poste, étant le politicien le plus proaméricain de l'élite politique ukrainienne actuelle. Reste à savoir si Porochenko veut voir Iatseniouk à la tête de l'exécutif. A en juger par les propos de son conseiller Nikolaï Tomenko, pas vraiment. Ces derniers temps, le chef du gouvernement fronde ouvertement et forme un "parti de la guerre" au sein du pouvoir ukrainien – un parti à l'opposé de la politique annoncée par le président.

Les élections ne répondent pas non plus à une autre question importante: que faire avec l'est de l'Ukraine? Après tout, les "partis du Maïdan" ont été rejetés par les habitants du sud-est du pays. Cette région est en état de prostration politique après la défaite et la fuite de Viktor Ianoukovitch. Kiev s'efforce d'ignorer ces sentiments en mettant l'accent sur les manifestations apparentes de patriotisme (manifestations, chant de l'hymne, etc.). Sachant qu'au parlement, les forces politiques qui revendiquent la représentation des intérêts du sud-est sont immédiatement proclamées "cinquième colonne russe". Alors que les régions de Donetsk et de Lougansk ne seront absolument pas représentées au parlement ukrainien. En d'autres termes, le nouveau parlement est déjà, en soi, une bombe à retardement placée sous la stabilité ukrainienne, car de fait il ignore les sentiments d'une vaste région.

Mais l'est du pays se prépare à ses propres élections. Conformément aux accords de Minsk du 5 septembre 2014, il est nécessaire d'organiser les élections locales sur les territoires des républiques populaires autoproclamées de Lougansk et de Donetsk. Autrement dit, vont y naître des organismes ayant des pouvoirs et un mandat pour mener les négociations, pour aménager le territoire et pour entamer un dialogue politique avec Kiev. Mais ce dernier insiste sur le déroulement des élections le 7  décembre, alors que les séparatistes exigent leur organisation début novembre (le 2 novembre pour Donetsk et  le 9 novembre pour Lougansk).

On ignore s'il sera possible au final d'élaborer une position commune et conduire le pays vers la paix tant attendue après une entente concernant les processus électoraux et postélectoraux. Après tout, le déroulement de scrutins ne signifie rien. Les élections ne sont qu'un outil nécessaire, rien de plus.

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