Sanctions: les Russes changent leurs habitudes de consommation

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La majorité des Russes pense que les sanctions occidentales peuvent provoquer une crise financière et une personne sur quatre a déjà dû changer ses habitudes de consommation, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

La majorité des Russes pense que les sanctions occidentales peuvent provoquer une crise financière et une personne sur quatre a déjà dû changer ses habitudes de consommation, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

Aussi bien les élites que la population commencent à prendre conscience de l'ampleur des sanctions occidentales. Par contre, le gouvernement n'en ressentirait les conséquences politiques que si la population l'en tenait pour responsable et pas  les "ennemis de la Russie", selon un expert.

Les sanctions contre la Russie pourraient affecter son système financier et engendrer une crise financière dans le pays, selon la majorité des Russes (52%), comme en témoigne le sondage national réalisé en octobre par l'Agence nationale des études financières. Au mois de mai encore, un tiers des personnes interrogées (33%) évoquaient un tel risque. Les pessimistes plus nombreux à Moscou (69%) que dans le reste de la Russie. La part des Moscovites estimant que les sanctions ne peuvent pas provoquer de crise sont deux fois moins nombreux par rapport aux habitants d'autres régions (16% et 37% respectivement).

Les Russes ont constaté les conséquences pratiques des sanctions que des contre-sanctions mais dans une moindre mesure, notamment le changement du taux de change et la disparition de certains produits dans les rayons des magasins, indique Irina Lobanova, directrice du département d'études du secteur bancaire de l'Agence nationale des études financières.

Dans l'ensemble, près de 75-80% des Russes utilisent des services financiers en Russie, et ce chiffre atteint presque 90% à Moscou, rappelle Irina Lobanova.

Bien que la plupart des Russes n'aient pas eu à renoncer à leurs habitudes en termes d'acquisition de produits ou de services et de réalisation d'opérations financières à cause de la situation économique actuelle (70%), un Russe sur quatre a dû changer son comportement. Le nombre de Moscovites qui ont changé leurs habitudes de consommation est supérieur à la moyenne en Russie – par exemple, 13% des habitants de la capitale achètent désormais moins.

Aussi bien les élites que la population commencent à sentir que les conséquences des sanctions pourraient être plus importantes qu'initialement prévu, déclare le politologue Mikhaïl Vinogradov. La question est de savoir comment l'opinion publique interprétera les faits: en 1998, la crise a été provoquée par un défaut politique et en 2008, au contraire, elle n'a fait qu'augmenter la popularité du gouvernement qui se positionnait comme l'unique défenseur face aux problèmes économiques. Tout dépendra de celui qui sera tenu pour responsable de la détérioration de la situation économique et de la diminution des revenus par la population – les autorités ou les "ennemis de la Russie", conclut-il.

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