Les monarchies du Golfe forment une flotte navale commune

S'abonner
La sécurité du transit des cargos pétroliers en provenance du golfe Persique est remise en question – les radicaux chiites combattant au Yémen menacent de bloquer le détroit Bab-el-Mandeb stratégique qui relie le golfe d'Aden et la Méditerranée, écrit lundi le quotidien Kommersant.

La sécurité du transit des cargos pétroliers en provenance du golfe Persique est remise en question – les radicaux chiites combattant au Yémen menacent de bloquer le détroit Bab-el-Mandeb stratégique qui relie le golfe d'Aden et la Méditerranée, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Pour assurer la sécurité des fournitures pétrolières en Occident, les monarchies du Golfe se penchent activement sur la création d'une flotte navale commune. Cela permettrait de renforcer le contrôle d'une autre partie de l'itinéraire des exportations pétrolières dans le détroit d'Ormuz, lequel Téhéran menaçait de bloquer à plusieurs reprises.

L'idée de création d'une marine commune a été évoquée à Doha dans le cadre d'une conférence sur la sécurité maritime et côtière, qui se déroule traditionnellement sous le patronage du Qatar. Le porte-parole du ministère qatari de la Défense a précisé que la flotte commune du Conseil de coopération du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite, EAU) fera partie de la force terrestre commune Bouclier de la péninsule formé par les monarchies arabiques en 1982.

Riyad a confirmé cette information. Le conseiller du ministre saoudien pour l'islam et la diplomatie a déclaré que les délais de la création d'une flotte commune et d'un commandement naval commun n'avaient pas encore été évoqués, mais les pays membres du CCG se réunissent déjà pour discuter des questions techniques. Comme le rapporte la presse, la formation de brigades communes d'infanterie de marine pourrait prendre plusieurs mois.

La création d'une flotte commune est dictée par la menace croissante qui pèse sur le transit pétrolier des monarchies arabiques passant essentiellement par la voie maritime. Le transit par le détroit Bab-el-Mandeb reliant le golfe d'Aden et la Méditerranée, par lequel les pays de la péninsule exportent près de 4 millions de barils par jour, est remis en question. Sur fond de grave crise politique au Yémen, le groupe extrémiste Ansarullah, principalement composé de chiites de la tribu Houthi, s'est emparé du port stratégique de Hodeida de la péninsule arabique, à proximité immédiate de Bab-el-Mandeb.

Etant donné que l'autre itinéraire stratégique passant par le détroit d'Ormuz (17 millions de barils par jour) est contrôlé par l'Iran chiite, les exportations pétrolières des monarchies sunnites du Golfe sont doublement menacées. Auparavant, Téhéran avait déjà menacé à plusieurs reprises l'Arabie saoudite et ses alliés de bloquer le détroit par lequel transitent 20% des fournitures pétrolières mondiales.

Selon le conseiller du ministre, les succès militaires des chiites yéménites à proximité de Bab-el-Mandeb ne préoccupent pas tant Riyad que ses partenaires internationaux. Il a assuré que les autorités régionales agissaient dans l'intérêt de la navigation maritime et de l'économie mondiale. "La création d'une marine commune des pays du CCG sera un facteur de dissuasion contre toute agression et tentative de changer la réalité politique dans les pays du CCG", affirme le conseiller du ministre.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала