Irak: les islamistes se rapprochent de Bagdad

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Alors que la bataille fait rage pour la ville syrienne stratégique de Kobané, les combattants de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) déploient une offensive décisive en Irak, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Alors que la bataille fait rage pour la ville syrienne stratégique de Kobané, les combattants de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) déploient une offensive décisive en Irak, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

La province d'Anbar, à l'ouest, est le théâtre principal des affrontements: si les jihadistes en prenaient le contrôle, la route vers Bagdad leur serait ouverte et ils n'auraient plus qu'à parcourir 25 km pour atteindre la capitale. L'armée irakienne n'arrive pas à résister seule aux islamistes et les autorités ont demandé aux Etats-Unis de lancer une opération terrestre dans la province d'Anbar. Comme les Américains et leurs alliés excluent cette option, l'Irak devra défendre Bagdad en comptant sur ses propres forces.

Parallèlement à l'assaut sur Kobané à la frontière turque, l'EI a ouvert un second front en Irak. Les troupes islamistes ont lancé une offensive pour occuper la province stratégique d'Anbar, essentiellement peuplée de sunnites, avec un centre administratif à Ramadi. Le deuxième plus grand barrage d'Irak et plusieurs bases et camps militaires des forces de sécurité irakiennes se trouvent dans cette région: Anbar représentait donc jusque-là une zone tampon entre Bagdad et les régions syriennes contrôlées par l'EI.

Mais ces derniers jours, l'organisation terroriste a définitivement pris l'initiative dans la province. Les forces irakiennes, démoralisées, ne parviennent pas à opposer de résistance sérieuse aux jihadistes. Le chef de la police d'Anbar, le général Ahmed Saddak représentant du clan sunnite influent al-Dulaimi, a été assassiné en fin de semaine dernière. Il faisait partie des rares commandants opérationnels à diriger les opérations contre l'EI. Les autorités ont reconnu que l'organisation contrôlait déjà 80% du territoire de la province – 20 des 22 villes et communes. Ces victoires récentes ont permis aux troupes de l'EI de s'approcher à 25 km de Bagdad.

En dépit de la menace croissante pour la capitale irakienne, rien ne prête à penser que l'administration Obama soit susceptible de changer sa stratégie pour contenir les jihadistes en Irak. Lors d'une réunion avec les représentants de plus de 20 pays membres de la coalition antiterroriste, le président américain a simplement appelé les alliés à se préparer à une "longue campagne". Son porte-parole, Josh Ernest, a invité les critiques de la politique américaine à ne pas juger trop vite. "Cette stratégie n'en est qu'à ses premiers jours. Mais les données que nous avons reçues indiquent indéniablement que qu'elle est payante", a-t-il déclaré.

Les opposants à la politique d'Obama sont de plus en plus nombreux. Ils accusent le président d'indétermination dans une situation où, comme s'est exprimé un officier à la retraite, "des barbares sont devant les portes de Bagdad".

Dans ces circonstances, l'Irak se prépare à la progression des jihadistes en direction de Bagdad. Bien qu'il n'y ait pas encore de menace directe pour la capitale irakienne, sachant qu'elle protégée par un contingent de 60 000 hommes, la situation devient chaque jour de plus en plus dangereuse et imprévisible. D'autant que les forces de sécurité irakienne reconnaissent que des cellules dormantes de l'EI ont déjà pénétré dans Bagdad.

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