Le Yémen, nouveau foyer de tension au Moyen-Orient

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Khalid Bahah est le nouveau premier ministre du Yémen, sa candidature étant approuvée par les chiites de la tribu Houthi, écrit mercredi 15 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Khalid Bahah est le nouveau premier ministre du Yémen, sa candidature étant approuvée par les chiites de la tribu Houthi, écrit mercredi 15 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Depuis 2011 et les manifestations antigouvernementales qui avaient éclaté en plein Printemps arabe, menant à la démission du président Ali Abdallah Saleh qui dirigeait le pays depuis 25 ans, le Yémen n'a plus connu de stabilité politique. La récente remontée des tensions est due aux tribus chiites Houthi qui vivent au nord du pays. Après une opération militaire rapide, leurs troupes sont entrées début septembre 2014 à Sanaa et ont pris le contrôle des principaux quartiers de la capitale. Lors des négociations avec les représentants du président, ils ont avancé leurs deux principales exigences: la démission du gouvernement et le rétablissement des anciens prix du carburant, qui avaient connu la veille une hausse significative. Ces exigences ont finalement été satisfaites: le gouvernement a démissionné et l'augmentation des tarifs pétroliers a été annulée. En échange, les troupes houthistes ont promis de quitter la capitale.

Mais elles n'ont pas tenu parole. Pire: la tribu Houthi a également rejeté la nomination du nouveau chef du gouvernement par le président. L'établissement d'un contrôle des Houthis sur la capitale, même temporaire, pourrait se traduire par un changement d'équilibre des forces au sein de l'Etat. Ces derniers font partie de la branche chiite zaydite. Ils représentent 30% de la population du pays mais selon certaines sources, ces données présentées depuis 1962 par les sunnites au pouvoir sont largement réduites par rapport à la réalité. Les Houthis ont réussi à pénétrer dans la capitale yéménite assez facilement, selon certains, grâce à l'aide de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

L'Arabie saoudite est préoccupée par les événements au Yémen. Une extrême méfiance s'est historiquement installée dans les relations entre ces deux Etats voisins partageant une frontière de 1770 km.

Selon l'expert américain en opérations antiterroristes Martin Reardon, ex-agent du FBI, ce nouvel élément dans la disposition des forces en Arabie saoudite jette de l'huile sur le feu de la rivalité traditionnelle entre l'Iran et l'Arabie saoudite, car Téhéran obtient avec le Yémen un atout supplémentaire dans le jeu complexe l'opposant à ses adversaires saoudiens, qui ont accordé une aide considérable au gouvernement central de Sanaa ces dernières années pour combattre les troupes d'Al-Qaïda au Yémen. Il n'est donc pas étonnant que le ministre des Affaires étrangères du royaume Saoud Feyçal soit intervenu en soulignant que l'accord prévoyant le retrait des troupes tribales de Sanaa devait être respecté inconditionnellement.

Les agences de presse étrangères rapportent que les Houthis renforcent leur contrôle sur la capitale yéménite mais ont également envoyé leurs unités à Hodeida, un port en mer Rouge, pour s'emparer du détroit stratégique de Bab-el-Mandeb. Des communiqués rapportaient mardi que les unités de Houthis avaient pris le complexe portuaire et l'aéroport de Hodeida presque sans rencontrer de résistance.

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