Marine Le Pen veut créer un parti eurosceptique

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Marine Le Pen, dirigeante du parti d'extrême droite français Front national, a l'intention de créer une alliance paneuropéenne d'eurosceptiques, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Marine Le Pen, dirigeante du parti d'extrême droite français Front national, a l'intention de créer une alliance paneuropéenne d'eurosceptiques, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Selon son entourage, le nouveau parti sympathisera avec Moscou et compte être financé par l'UE.

Cette intention de constituer une alliance paneuropéenne réunissant les eurosceptiques de divers pays a été annoncée par le député européen et conseiller de Marine Le Pen pour la politique étrangère, Aymeric Chauprade. "Nous avons réussi à lancer la procédure d'approbation du parti paneuropéen Mouvement pour l'Europe des nations et des libertés (MENL). Nous avons déjà fourni au Parlement européen tous les documents nécessaires pour former ce nouveau parti, et nous sommes soutenus par le nombre nécessaire de députés de sept pays membres de l'UE, qui feront entrer dans ce parti des députés européens ou nationaux de leur pays", a-t-il déclaré hier. Le nouveau parti pourrait être approuvé par le Parlement européen dès janvier.

La liste exacte des députés reste encore "confidentielle", mais Aymeric Chauprade a confirmé que plusieurs représentants d'Europe occidentale souhaitaient y adhérer et a assuré qu'il ne devrait y avoir aucun problème pour son enregistrement. Sachant que comme bien d'autres partis nationalistes européens la nouvelle force politique, si elle se formait, sympathiserait manifestement avec Moscou. "Notre ligne politique est orientée sur le soutien d'un monde multipolaire et de bonnes relations avec la Russie", a affirmé Aymeric Chauprade.

Les élections législatives européennes de mai se sont soldées par le triomphe des partis eurosceptiques. Après ce scrutin a été activement évoquée la formation, au Parlement européen, de deux fractions eurosceptiques. Le groupe plus modéré Europe libertés et démocratie directe, qui rassemble les représentants du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) et le Mouvement 5 étoiles de l'humoriste italien Beppe Grillo, est déjà enregistré. Alors que les négociations pour la formation d'une fraction de droite plus radicale avec la participation du FN et de la Ligue du Nord italienne avaient échoué.

Au total, 25 députés de sept pays sont nécessaires pour former un groupe. Leur union en un groupe politique assure un budget annuel de 20 millions d'euros pendant les cinq années du mandat parlementaire, le financement du secrétariat de la fraction et les frais administratifs, ainsi que le droit garanti de participer aux débats. Visiblement, c'est quand le FN n'a pas réussi à obtenir ce financement qu'il a été décidé de créer un parti politique paneuropéen – le parti compte ainsi sur un budget annuel de 2 à 3 millions d'euros.

"Nous continuons à travailler sur la création d'un groupe politique au Parlement européen", précise Chauprade. A la question concernant l'éthique du financement du mouvement des eurosceptiques par le budget européen il a répondu: "Les Français disent que l'argent est la force motrice de la guerre. Dans la mesure où nous avons estimé possible de participer aux législatives européennes, il est normal qu'on estime possible d'utiliser les moyens financiers européens pour défendre nos idées. Il aurait été insensé de se faire simplement élire au Parlement européen et ne pas profiter des biens et des possibilités à notre disposition et qui peuvent être utilisés pour propager nos idées. Pour combattre le système, nous utilisons tous ses moyens".

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