Cachemire: l'Inde et le Pakistan reprennent les hostilités

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Les relations entre deux puissances nucléaires asiatiques, l'Inde et le Pakistan, s'aggravent encore: des tirs ont été échangés près de la ligne de démarcation entre les deux pays, tuant au moins dix personnes des deux côtés, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Les relations entre deux puissances nucléaires asiatiques, l'Inde et le Pakistan, s'aggravent encore: des tirs ont été échangés près de la ligne de démarcation entre les deux pays, tuant au moins dix personnes des deux côtés, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

C'est l'épisode le plus sanglant du conflit du Cachemire depuis 1999. Islamabad condamne New Delhi pour avoir visé le territoire pakistanais, tandis que les experts indiens rejettent la responsabilité sur le commandement militaire pakistanais, le soupçonnant de vouloir "brouiller les cartes" du premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif.

La situation s'est aggravée dans la nuit de dimanche à lundi sur la ligne de démarcation entre l'Inde et le Pakistan. New Delhi affirme que les Pakistanais sont responsables de l'escalade du conflit du Cachemire car ils auraient ouvert le feu sur les postes de contrôle de l'armée indienne et les villages frontaliers, faisant cinq morts et trente blessés. Les Indiens affirment avoir seulement riposté.

Islamabad donne une autre version des faits. Le gouvernement pakistanais a condamné l'Inde, l'appelant à "retenir son armée de violations permanentes du cessez-le-feu". Selon les estimations du Pakistan, quatre personnes ont péri suite aux tirs visant son territoire lundi, et une autre a été tuée dans la nuit de lundi à mardi.

Le Cachemire, situé au nord-est du sous-continent indien, a déjà causé deux geurres entre l'Inde et le Pakistan, sans compter les innombrables conflits frontaliers mineurs. Ces dernières années, ces derniers faisaient essentiellement des victimes militaires, et non civiles. Cet été, on avait même eu l'impression que les relations entre les voisins pourraient considérablement s'améliorer à terme. Les deux pays avaient même planifié des négociations au sommet mais au dernier moment, les autorités indiennes avaient refusé d'y participer.

Selon les experts interrogés, le premier ministre indien Narendra Modi, qui critiquait fermement Islamabad au cours de sa campagne électorale, doit aujourd'hui manœuvrer entre les faucons et les partisans d'une solution diplomatique au problème du Cachemire. En mai, il avait convié le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à son investiture mais il n'a pas souhaité le rencontrer en septembre à la session de l'Assemblée générale des Nations unies.

L'expert Rajeev Sharma affirme que la politique indienne du Pakistan n'est pas déterminée à Islamabad mais à Rawalpindi, banlieue de la capitale où se situe le QG de l'armée. Selon lui, le commandement militaire a des relations tendues avec le premier ministre Sharif et s'oppose aux concessions sur le problème du Cachemire. L'expert pense personnellement qu'il ne peut être question que d'une solution politique au conflit. Toutefois, aussi bien en Inde qu'au Pakistan, on ignore quelle forme elle pourrait prendre.

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