Les USA et la Biélorussie rétablissent le contact

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Minsk est satisfait par les résultats du récent forum d'investissement de New York: des relations bilatérales se nouent entre les USA et la Biélorussie, des investisseurs potentiels se penchent sur des projets et des experts du Fonds monétaire international (FMI) se rendront en Biélorussie en octobre pour évoquer un nouveau programme de réformes, écrit mercredi 8 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Minsk est satisfait par les résultats du récent forum d'investissement de New York: des relations bilatérales se nouent entre les USA et la Biélorussie, des investisseurs potentiels se penchent sur des projets et  des experts du Fonds monétaire international (FMI) se rendront en Biélorussie en octobre pour évoquer un nouveau programme de réformes, écrit mercredi 8 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Parmi les projets américano-biélorusses figure la construction en Biélorussie d'une usine du groupe Culligan, qui contrôle 40% du marché mondial de l'adoucissement d'eau. Son coût est estimé à 90 millions de dollars.

Un autre projet est envisagé dans le secteur de la construction automobile. Après les voitures chinoises Geely, déjà assemblées près de Minsk, la Biélorussie pourrait donc produire des voitures américaines. Selon les autorités biélorusses, les détails de la production ont été convenus avec le géant automobile General Motors: il serait question de fabriquer 20 000 à 25 000 véhicules par an sur les chaînes biélorusses. Une gamme spéciale a été promise aux consommateurs du pays.

Troisième grand projet: l'entrée à la bourse de New York des actions de compagnies biélorusses. Pour l'instant, seules celles de la société informatique EPAM y sont présentes – mais l'entreprise n'est biélorusse que de jure et américaine de facto.

"Les parties étudient également des projets de production cosmétique, de retraitement des matières recyclables, de filtres à eau et de fabrication de microcircuits par la compagnie biélorusse Integral", a déclaré Natalia Nikandrova, directrice de l'Agence nationale pour les investissements et la privatisation. Selon elle, la Biélorussie a réussi à convaincre le FMI de poursuivre la collaboration avec le pays. Le directeur général adjoint du FMI Min Zhu a indiqué qu'il donnerait des instructions à la délégation qui se rendra en Biélorussie en octobre afin "d'améliorer le programme de réformes structurelles planifiées par le gouvernement", selon Natalia Nikandrova.

Selon des sources officielles, en montrant leur grande volonté de travailler en Biélorussie les hommes d'affaires américains ont souligné la stabilité sociale du pays, la présence de cadres compétents, sa localisation géographique favorable et sa sécurité.

Cependant, les experts sont sceptiques quant aux plans et aux espoirs si optimistes du gouvernement. Dans le classement de la Banque mondiale Doing Business 2014 la Biélorussie est 63ème sur 189 pays, rappellent-ils. La situation est d'autant plus déplorable en matière de liberté économique: sur ce critère la Biélorussie occupe la 150ème place sur 178 pays dans le classement préparé par le centre de recherche Heritage Fondation et Wall Street Journal.

Selon les experts, les investisseurs ressentiront tout le "charme" du climat d'affaires biélorusse et la différence entre les promesses et la réalité immédiatement après avoir tenté de travailler en Biélorussie.

Pour l'instant, les investisseurs les plus audacieux et désespérés créent leurs propres entreprises en Biélorussie en fixant individuellement avec les autorités les conditions de travail et en comptant sur le marché de l'Union douanière. Les experts économiques de Minsk pensent que le ralentissement de l'économie russe et la diminution de la demande sur ce marché attractif pourrait réduire l'intérêt des investisseurs, y compris américains, pour la Biélorussie.

Le gouvernement biélorusse attire les investisseurs par sa stabilité en soulignant qu'il n'y pas d'opérations militaires dans le pays, que le niveau criminogène est bas et que l'activité de l'opposition est relative. Cependant, réussir ses projets d'investissement nécessite aussi une stabilité macroéconomique, ce qui n'est pas le cas en Biélorussie. L'inflation annuelle avoisine les 20%, la monnaie nationale est dévaluée en permanence – les experts prédisent même une dévaluation de 30%. Néanmoins, les investissements américains en Biélorussie s'élevaient l'an dernier à environ 170 millions de dollars, et près de 400 compagnies ont déjà été créées dans le pays avec la participation de capitaux américains.

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